Archétype du libéral-libertaire décomplexé, Richard Malka appartient à la bande de Charlie Hebdo, dont il est l’avocat depuis 1992. Ce très proche de Philippe Val qui se considère comme le « fils spirituel » de George Kiejman s’est fait connaître en défendant le « droit au blasphème » dans l’affaire des caricatures de Mahomet, tout en intervenant régulièrement contre Dieudonné. Considéré depuis lors comme le spécialiste du droit de la presse, il a été classé par le magazine GQ parmi les trente personnes les plus influentes des médias en France en 2010 et occupe depuis 2012 la 15ème place du Classement des avocats les plus puissants. Bref, celui qui passe ses vacances avec les Badinter est l’avocat qui n’en finit plus de monter, ayant défendu pêle-mêle Clearstream, le couple Strauss-Kahn-Sinclair, la crèche Baby Loup, Frédéric Haziza ou encore Beny Steinmetz, une des toutes premières fortunes d’Israël… Richard Malka est également l’avocat de l’escroc présumé à la taxe carbone Cyril Astruc, qui poursuit aujourd’hui Égalité & Réconciliation pour diffamation.
« Je n’ai aucun sens patriotique, mais j’aime ce pays pour sa culture qui possède une vrai tolérance à l’égard des écarts, des failles des uns et des autres en matière de sexualité. »
Richard Malka, Les Temps Modernes n°671
« DSK est accro au sexe ? Et quand bien même ? Lorsque Victor Hugo est mort, les putes ont dit : “Cette nuit, c’est gratis”, tellement il était bon client. »
Richard Malka, Le Point, 8 décembre 2011
« Ce disant, il se caresse le crâne – qu’il a lisse et rehaussé de deux oreilles piquantes. L’instant d’après il dégaine son sourire d’homme-enfant ami du genre humain, qui, selon l’expression d’une ami, “cherche à charmer toutes les poignées de porte”. Il ne comprendrait pas que l’une d’elles lui résiste. D’ailleurs, ni les hommes, ni les femmes, ni les enfants ne lui résistent vraiment […]. “Ce qui me fascine c’est la transgression, c’est Thanatos” s’enflamme celui dont des têtes de mort enlacent le poignet gauche. »
Le Point, 8 décembre 2011
« Il y a ces bottes de moto qu’il croise devant lui et ces bracelets de force qui lui font un poignet de fier-à-bras, jurant avec cette silhouette de gringalet […]. Il y a les succès de prétoire et un homme arrivé qui évoque ce “sentiment d’imposture qui ne le quitte jamais” […]. Petit dernier très materné d’une fratrie de trois, Malka n’a pas d’enfant et n’en veut pas. Il a beau être pour le mariage gay, ce célibataire hétéro se fiche de la conjugalité […]. Il a voté oui en 2005, Européen convaincu, pas tourmenté par le libéralisme économique. Il a zappé Royal en 2007, osant Bayrou puis blanc, ne supportant pas sa pudibonderie charentaise. Il a choisi Hollande dès le premier tour en 2012. On ne l’y reprendra plus. Il ne comprend pas que la gauche veuille punir les clients de prostitution, s’abstienne de légaliser le cannabis ou se tortille en mollassonne sur la laïcité. »
Libération, 15 octobre 2013
« Certains ont des morpions, moi j’ai Malka. »
Denis Robert, Le Point, 8 décembre 2011
« Fils spirituel » de Georges Kiejman, membre de l’équipe de Charlie Hebdo
Richard Malka est né le 6 juin 1968 à Paris 11ème dans une famille juive marocaine « qui ne jurait que par les maths » (Livres Hebdo n°652). Ainsi est-il le fils d’un tailleur pour dames originaire de Meknès et « ses parents sont des “juifs libéraux” qui tenaient à ce qu’il fasse sa bar mitzvah » (Libération, 15 octobre 2013). La seule personne à qui il doit des comptes, c’est sa mère, femme au foyer, Alice, « à la table de laquelle il dévore, si possible chaque samedi, la traditionnelle “tafina”, ce plat “étouffe-juif” marocain ». Elle « désespère, jure-t-elle, de marier son petit dernier » (Le Point, 8 décembre 2011). Il est en effet le cadet d’une fratrie de trois : un de ses frères est pneumologue tandis que l’autre, Alain Malka, diplômé de l’École nationale supérieure de l’aéronautique et de l’espace, a effectué toute sa carrière chez Air France, ayant été directeur général de la filiale Caraïbes Océan Indien (« un milliard deux-cent millions de recette ») avant de devenir en 2013 directeur général adjoint d’Air France Cargo.
« Petit dernier très materné » (Libération, 15 octobre 2013), Richard Malka a donc poursuivi ses études dans les écoles publiques du quartier La Roquette-Saint-Ambroise dans le 11ème arrondissement de Paris jusqu’au lycée Voltaire, où il obtiendra un bac C en 1986. Après avoir commencé des études en école de commerce, il s’inscrit en droit à Nanterre. Non sans avoir pensé devenir journaliste, il passe un DEA de droit des affaires (1991) et prête serment au barreau de Paris le 10 janvier 1992. Il entre immédiatement au cabinet de George Kiejman, chez qui il avait effectué son pré-stage. À cette époque, celui dont il se considère comme le « fils spirituel » est ministre socialiste.
Considéré comme le « dernier bouffon de Mitterrand » (Challenges, 4 novembre 2010), George Kiejman est membre du club Le Siècle, où il a été parrainé par Alain Minc. « Ceux pour lesquels il plaide sont rarement des obscurs », comme devait le résumer Le Monde du 4 octobre 1990. Il a notamment défendu François Truffaut, Jean-Christophe Mitterrand, Roger Hanin, Danielle Mitterrand, Jacques Attali, les États-Unis (procès Abdallah), la Licra, la Ligue des droits de l’homme, les éditions Hachette, la Sacem et TF1. Longtemps l’incarnation du courtisan éconduit, il deviendra finalement ministre de François Mitterrand entre 1991 et 1993. À propos de cette époque, Kiejman reconnaîtra avec beaucoup d’honnêteté : « Je n’ai pas été un grand ministre […]. Par l’apparence, j’étais le symbole de la gauche caviar » (Libération du 12 mars 2004). Il n’empêche que cette époque fut l’opportunité d’une véritable formation accélérée pour Richard Malka. Des années plus tard, en 2010, Malka obtiendra la relaxe de son mentor, poursuivi pour diffamation par Olivier Metzner et Françoise Bettencourt-Meyers : « La pression ne pouvait pas être plus grande. Je défendais mon père » (Le Point, 8 décembre 2011).
La deuxième rencontre structurante est celle qu’il fait, également en 1992, avec l’équipe de Charlie Hebdo, dont il va accompagner la renaissance. Cet « enfant de 1968 » est leur avocat depuis lors. Dans les années 1990, l’hebdomadaire s’en prend aux patriotes, au catholicisme et à l’armée et Malka gagne ses procès contre l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne) ou contre Bruno Mégret. Dans la rédaction, c’est du directeur Philippe Val (1992 à 2009) que Malka est le plus proche. D’aucuns les diraient « meilleurs amis du monde » (Denis Robert, Acrimed, 19 décembre 2011).
Richard Malka par lui-même :
Philippe Val, comique reconverti en patron de presse, a commencé comme chansonnier en binôme avec Patrick Font. Connu sous le nom de « Font et Val », le tandem durera plus de 25 ans. Soixante-huitards libertaires, Font et Val se lanceront à plein dans la lutte contre le Front national, participant à de nombreux colloques, signant des pétitions, etc. Ils porteront même la bonne parole en loge (par exemple « Faut-il interdire Le Pen ? » devant la loge Pierre-Mendès-France du Grand Orient de France le 14 mai 1990). En juillet 1996, Font sera mis en examen pour « attentat à la pudeur et attouchement sexuel sur mineur de moins de quinze ans » et finalement condamné en mars 1998 à six ans prison ferme. Les experts psychiatres le décriront comme « un pédophile type ». Bien sûr Philippe Val arguera qu’il connaissait très mal Font (Charlie Hebdo, 11 septembre 1996). Au tournant des années 1990-2000, Philippe Val va largement évoluer vers une idéologie assez proche de celle des néo-conservateurs étasuniens de l’équipe Bush. Ses positions vont largement changer : lui qui avait été un antimilitariste virulent sera favorable à l’intervention de l’OTAN au Kosovo (avec des propos du type « on a appris la semaine dernière que les milices [serbes] faisaient boire de l’acide sulfurique aux enfants pour voir ce que ça fait », Charlie Hebdo, 23 juin 1999). Lui qui fut l’un de fondateurs du mouvement antimondialiste Attac défendra le « oui » (quand Cavanna, Siné ou Charb opteront pour le « non ») au référendum sur la Constitution européenne (il signera à cette occasion un pamphlet, Le Référendum des lâches. Les arguments tabous du oui et du non à l’Europe, Le Cherche-Midi, 2005). Il est également très hostile à l’Internet, signant notamment, en janvier 2001, un éditorial retentissant sobrement intitulé « Internet : la Kommandantur libérale » :
« À part ceux qui n’utilisent le réseau que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques […] des nazis, des délateurs. »
S’étant rapproché de Bernard-Henri Lévy, cet ami de Carla Bruni dirigera France Inter de 2009 à 2014.
Philippe Val s’en prendra violemment à Denis Robert suite à la publication de Révélation$ (2001) et La Boîte noire (2002) sur la banque Clearstream, dont l’avocat n’est autre que Richard Malka. Ainsi le directeur de Charlie Hebdo écrira dans l’hebdomadaire (10 avril 2002) :
« Nous n’avons pas parlé de ce livre parce que, en accusant sans aucune preuve sérieuse cette société dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne participe pas à la transparence des mouvements financiers internationaux, il la renforce […]. J’ai d’ailleurs l’intuition que c’est la raison pour laquelle Richard Malka, défenseur incontestable de la liberté de la presse, a accepté cette affaire. »
Des années plus tard Val comparera encore les travaux de Denis Robert aux « Protocoles des sages de Sion » (Charlie Hebdo, 25 juin 2008). En avril 2011, au terme d’une dizaine années de rebondissements judiciaires, Denis Robert gagnera définitivement contre Clearstream. Le journaliste publiera alors un billet rageur contre ses principaux détracteurs :
« Ma victoire judiciaire – magnifique – contre Clearstream les a obligés in extremis à virer les passages me concernant et ma présence au générique. [Il fait référence au documentaire réalisé par Daniel Leconte Le Bal des menteurs (2011), NDA.]. Daniel Leconte n’est pas seul. Ils sont une petite bande avec Philippe Val, Richard Malka, un avocat qui est aussi celui de Clearstream et Élisabeth Lévy (l’ex de Malka). […] Ces types qui, depuis dix ans, ont voulu gommer une réalité. Malka et ses amis Val, Leconte, Lévy en tête de peloton. Ils ont perdu. J’ai gagné. Ce sont eux les falsificateurs. » (Politis, 17 avril 2011)
La liberté de la presse, la laïcité et le « droit au blasphème » comme étendard
C’est avec Charlie Hebdo et le fameux procès des caricatures de Mahomet que Richard Malka va connaître son heure de gloire. Une semaine après la publication des caricatures, il devait signer dans Libération (15 février 2006) une tribune intitulée « Religions, la critique libre pour tous ». Dans un remarquable exercice de pilpoul, il élaborait déjà son argumentaire contre l’accusation de deux poids deux mesures entre Dieudonné et Charlie Hebdo :
« Dans un cas, c’est bien une religion qui est en cause et la liberté de critique doit être permise quelle qu’elle soit, dans l’autre, c’est précisément une communauté qui est stigmatisée à raison de sa religion, ce qui devrait, pour le moins, être moralement condamné par tous, si ce n’est judiciairement, comme l’ont été les discours odieux de Catherine Mégret sur la communauté musulmane . Là encore, il n’y a pas “deux poids, deux mesures” ou alors, par honnêteté intellectuelle, il faudrait, sous prétexte d’accepter les diatribes de l’un à l’égard de la communauté juive, admettre ceux de l’extrême droite à l’égard des musulmans. »
Bien qu’il « se félicite d’avoir étudié le Talmud « pour l’agilité d’esprit que cela développe » (Libération, 15 octobre 2013), les failles de son argumentaire seront mises au grand jour publiquement en juin 2012 lors d’une une visite en Israël. Alors qu’il participe au forum « Démocratie et religion » (avec Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Raphaël Enthoven, Caroline Fourest, Frédéric Encel, Shmuel Trigano, Marie Drucker, Élisabeth Lévy, etc.) organisé au théâtre Habima (Tel-Aviv) par l’Institut français d’Israël, l’ambassade de France en Israël, le quotidien Haaretz et France Culture, le journaliste israëlien Yaron London l’interpelle :
« Je peux m’imaginer une situation dans laquelle un caricaturiste dit vouloir s’en prendre à la foi juive mais dessine des juifs très laids, bossus, avec un grand nez, peut-être avec une liasse de billets à la main […]. Il écrit qu’il ne s’en prend pas au juifs mais à la foi juive [...]. À qui s’en prendrait-on ? À la foi ou aux croyants ? »
Richard Malka, pris au dépourvu, tente de répondre :
« C’est toujours compliqué, ces questions-là [….]. Là, vous parlez de ce qui fait beaucoup penser aux caricatures d’avant-guerre. Quand vous dessinez un juif avec un gros nez et une liasse de billets, vous n’êtes pas du tout dans la symbolique religieuse, vous êtes dans l’incitation à la haine… Là, vous faites un amalgame entre la religion et ceux qui pratiquent la religion. »
Le journaliste israélien ne lâche pas le morceau :
« Et si vous dessinez Mahomet – qui a un visage sémite – avec un turban et une bombe, cela ne veut pas dire que vous méprisez l’islam, cela veut dire que vous méprisez les Arabes ! Alors, pourquoi vous êtes prêt à défendre ceux qui publient ce type de caricatures ? »
Et la rhétorique de Malka de s’enrailler :
« Je les ai déjà défendus… Mais cela veut surtout dire qu’on s’en prend à ceux qui posent des bombes, aux terroristes, à ceux qui dévoient l’islam... Ils le font au nom du Prophète. On ne peut pas nous enlever le rire qui est une défense et la possibilité de caricaturer ces personnes qui se revendiquent du Prophète. »
La question qu’aucun journaliste français ne posera à Richard Malka :
Mais pour l’heure, Richard Malka prépare la défense de Charlie Hebdo avec Georges Kiejman. Soutenu par tous les médias et les partis politiques, le journal bénéficiera de tous les leviers de pression, avec notamment une pétition parue dans Libération du 5 février 2007 soutenue par SOS Racisme, la LICRA, le Grand Orient de France et signée notamment par Élisabeth Badinter, Claude Lanzmann, Pascal Bruckner, etc. Au procès, un courrier de soutien de Nicolas Sarkozy sera lu par Georges Kiejman et dans l’après-midi du premier jour du procès, François Hollande, alors Premier secrétaire du parti socialiste, viendra en personne témoigner en faveur de Charlie Hebdo. Richard Malka, désormais incontournable, sera à l’affiche du documentaire de Daniel Leconte (Malka est l’avocat de sa société Doc en Stock) C’est dur d’être aimé par des cons, qui retrace l’affaire du point de vue des vainqueurs. Malka est omniprésent dans le documentaire : « Il n’était pas censé prendra autant de place mais c’est un grand acteur », explique le réalisateur (Le Point, 8 décembre 2011). Sa prestation vaudra à Richard Malka une montée des marches au Festival de Cannes en 2008. Dans la foulée, Philippe Val sera récipiendaire d’un prix du B’naï B’rith (Actualité juive, 4 septembre 2008).
- Les « dissidents » de Charlie Hebdo
sur la Croisette.
De g. à d. : Philippe Val, Richard Malka, Georges Kiejman, Daniel Leconte, Claude Lanzmann, Francis Szpiner et Cabu
Il est toujours aujourd’hui l’avocat de Charlie Hebdo, assigné en justice par la Ligue de défense des musulmans de Karim Achoui pour sa Une du 13 juillet 2013 « Le Coran c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles ».
Entretemps, Richard Malka s’est installé à son compte en 1999. S’il a par exemple défendu les squatteurs de la place de la Bourse (cf. Les Combats de la bohème chic, Le Point du 25 août 2000), c’est dans le droit de la presse et des médias que Richard Malka voulait à tout prix se faire un nom. C’est ainsi qu’il avait proposé gratuitement ses services à Philippe Cohen en 2003 lors de la sortie de La Face cachée du Monde : « Il était inconnu, il se paierait en notoriété. Le grand procès par lui espéré n’aura pas lieu » (Le Point, 8 décembre 2011). Avec Philippe Cohen, il signera le scénario de La Face Kärcher de Sarkozy (2006) dessiné par Laurent Sourisseau, alias Riss, également membre de l a rédaction de Charlie Hebdo. La bande dessinée sera un véritable succès de librairie avec plus de 200 000 exemplaires vendus.
- Richard Malka participe a des publications avec Charlie Hebdo comme dans le supplément au n°828 d’avril 2008
Comme scénariste de bande dessiné, il a signé une vingtaine d’albums depuis 2004 (dont la série L’Ordre de Cicéron, qui sera adaptée en feuilleton par Arte, ou encore une reprise des Pieds nickelés). En tant que scénariste de bande dessinée, Richard Malka bénéficie de bonnes critiques d’Élisabeth Lévy (cf. « Maître Malka et Mister Richard » dans Causeur de décembre 2009) par exemple. C’est sous cette étiquette qu’il se présentera à la presse communautaire :
« Ce jeune ténor du barreau français, chouchou des médias » (Micro magazine, 2 juillet 2012) sera l’avocat de la directrice de la crèche Baby Loup attaquée aux prud’hommes par une salariée renvoyée en 2008 pour port du voile islamique. Il est venu au dossier via les Badinter, croisés auparavant lors d’un séjour à Dakar. C’est un proche du couple puisqu’il passe tous les ans ses vacances avec eux (Libération, 15 octobre 2013), comme en octobre 2012 à La Gazelle d’Or à Taroudant (Maroc), où on retrouvera Malka et les Badinter déjeunant avec l’avocat chiraquien Gilles August et sa femme, Marie-Laure Buisson, Philippe Val, Marc-Olivier Fogiel, Audrey Pulvar, etc. (M Le magazine du Monde, 14 décembre 2012).
Dans l’affaire Baby Loup, Malka a obtenu du Conseil des prud’hommes la validation du licenciement en décembre 2010 : « Avec ce jugement, la justice protège la laïcité. Je prends acte de cette magnifique décision qui fera certainement jurisprudence » (L’Express, 13 décembre 2010). Alors que l’affaire est devenue le porte-étendard du néo-laïcisme de gauche, Richard Malka recevra, au détour d’un énième rebondissement judiciaire, les soutiens d’Élisabeth Badinter, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Élisabeth Lévy, Daniel Leconte, Paul Thibaud et Philippe Val, qui cosigneront avec lui une tribune parue dans Causeur d’avril 2013 : « Baby Loup : si le droit se trompe, changeons le droit ! », et relayée sur le site du comité Laïcité-République.
- Richard Malka peut compter sur ses groupies Élisabeth Badinter (à gauche)
et Élisabeth Lévy (à droite)
Auparavant Richard Malka avait reconnu fort honnêtement : « La laïcité pour une crèche, si je ne médiatise pas, je perds » (Micro magazine, 2 juillet 2012).
Quand Richard Malka dit, à propos du voile, qu’« on ne peut pas imposer ça à des enfants » sur l’antenne dirigée par Philippe Val, son contradicteur est... Claude Askolovitch (France Inter, 20 septembre 2013) :
Membre de l’intelligentsia de gauche, avocat des puissants
« Ce propriétaire d’un 80 mètres carrés haut perché en bord de Seine » (Libération, 15 octobre 2013) a donc réussi à devenir incontournable en matière de droit de la presse et des médias. Il est l’avocat des groupes NRJ, Beur FM, de la maison d’édition L’Association, des Éditions du Cherche-midi, des journaux Métro et Entrevue, mais aussi de Caroline Fourest et Fiametta Venner contre Jean-Marie et Marine Le Pen en 2012 et de Carla Bruni-Sarkozy (grande amie de Philippe Val également) quand elle attaque en mars 2014 Patrick Buisson et Atlantico en référé pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Il a fait condamner Rachida Dati, attaquée pour diffamation par les époux Halter dans l’affaire du Mur de la paix (2011). Avocat de LVMH, il surveille également d’un œil vigilant le traitement médiatique en France des affaires de Benny Steinmetz, magnat du diamant, considéré comme l’un des hommes, si ce n’est l’homme le plus riche d’Israël.
Le couple Sinclair-Strauss-Kahn fera appel à ses services le 7 novembre 2011 pour les retombées médiatiques de l’affaire du Sofitel. C’est encore une fois Élisabeth Badinder qui a aiguillé Anne Sinclair sur Richard Malka au retour de vacances passées avec l’avocat et Philippe Val. Après avoir rencontré DSK, Malka a donc poursuivi pêle-mêle L’Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Paris Match, VSD et Henri Guaino pour atteinte à la vie privée dans l’affaire du Carlton de Lille. Il fera également condamner Marcella Iacub, une de ses amies.
Ce libertaire est intervenu dans bon nombre d’affaires de mœurs comme dans l’affaire de l’exposition « Présumé innocent », où il défendra le directeur du Centre d’art contemporain (CAPC) de Bordeaux attaqué par l’association La Mouette pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible aux mineurs » et « diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique ». Une affaire que Malka remportera puisque un non-lieu sera prononcé après des années de procédure. Quand le 16 mai 2014 la Cour de cassation rejette le pourvoi de l’association La Mouette, Richard Malka déclare :
« C’est une défaite salutaire des ligues de vertu, qui ont tenté d’imposer leur vision névrotique de la sexualité à une société dans son ensemble, en assimilant art et pornographie. S’il fallait retirer tout les nus pour plaire à quelques talibans névrosés, on devrait fermer la moitié du Louvre. » (Ouest France, 16 mai 2014)
Il sera également l’avocat de Nicolas Busnel, gérant du « Love Shop » installé à 90 mètres d’une école élémentaire dans le Marais de Paris, condamné à la fermeture en février 2012.
Richard Malka, avocat du « droit au blasphème », veut faire payer Dieudonné le 3 janvier 2014 :
Il sera l’un des plus actifs dans la cabale contre l’humoriste, signant notamment une tribune dans le Huffington Post, dont Anne Sinclair, une de ses clientes, est directrice éditoriale.
Richard Malka conseillera à France Inter (son président était encore Philippe Val) de saisir la justice suite à la diffusion de l’extrait d’un sketch de Dieudonné filmé en caméra caché par Complément d’enquête (France 2, 19 décembre 2013) :
« Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. »
Le lendemain, Malka s’indignait dans Le Monde (20 décembre 2013) :
« Il est invraisemblable qu’en 2013, de tels propos soient tenus […]. En désignant ainsi Patrick Cohen à la vindicte du public, en le stigmatisant à raison de sa religion réelle ou supposée et en regrettant la disparition des chambres à gaz, M. M’Bala M’Bala se rend coupable de l’infraction d’incitation et de provocation à la haine. »
Pourtant, il s’agissait d’images volées, procédé que Richard Malka avait dénoncé lors de la diffusion de l’émission Les Infiltrés (France 2, 6 avril 2010), qui avait livré des pédophiles à la police :
« Cette émission est une honte, de la délation pure et simple […]. On se trouve réellement dans une espèce de retour à la barbarie. » (Les Temps modernes n°671)
Cet article a été écrit en exclusivité pour Égalité & Réconciliation par la revue Faits & Documents d’Emmanuel Ratier.
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