Comme Francis Cousin, à la suite de Marx, nous l’a récemment rappelé, depuis le néolithique, les sociétés humaines sont régies par le principe de la division du travail suite à la révolution des modes de vie instaurée par la généralisation progressive de l’agriculture.
Dès lors, la création de richesses générée par l’activité des hommes au sein de leurs communautés est devenue un enjeu de pouvoir visant à l’appropriation de tout ou partie de la force de travail du plus grand nombre au profit de quelques-uns. Le plus souvent, ce processus d’accumulation primitive du capital générateur de fortunes considérables s’est réalisé par le moyen de la force et de la violence et très exceptionnellement par la voie moralement légitime et honnête du travail.
Au fil du processus historique occidental, ce dispositif social et politique créateur d’immenses inégalités économiques au sein des sociétés a trouvé sa forme d’expression la plus aboutie dans le mode de production capitaliste et plus particulièrement, pour ce qui est de notre époque, dans la manifestation la plus pernicieuse et sophistiquée de celui-ci, à savoir le capitalisme financier incarné par la banque.
De nos jours, le mécanisme de spoliation des richesses atteint un raffinement, une ampleur et une vitesse jamais connus jusqu’alors par sa dimension mondiale, implacable et systématique. À travers le pillage à grande échelle des biens générés par le travail des peuples autant que par la mainmise sur l’ensemble des richesses naturelles de la planète, certains ont trouvé le moyen d’accaparer des fortunes gigantesques avec la complicité de la plupart des gouvernements et institutions internationales stipendiés. Dans ce domaine, l’adage populaire selon lequel le malheur des uns fait le bonheur des autres se vérifie de façon éclatante un peu plus chaque jour.
Ainsi, selon le classement annuel du magazine Challenges [1], la fortune totale des 500 français les plus riches a progressé de 25 % en une seule année pour s’élever à 330 milliards d’euros quand, dans le même temps, le pouvoir d’achat du reste de la population continue sa descente aux enfers.
C’est pourquoi ce que les économistes à la botte du Système qualifient éhontément de « crise » n’est rien d’autre, pour l’essentiel, que la conséquence des déséquilibres destructeurs induits dans les circuits de l’économie par cette situation profondément malsaine qui voit un nombre toujours plus restreint d’individus s’enrichir au-delà de l’obscène au détriment et sur le dos de la masse du peuple travailleur.
Dans ces conditions, combattre la crise de façon sérieuse signifie donc lutter pour mettre un terme radical et définitif au système de domination idéologique, social et politique à l’origine de telles inégalités et rendre ainsi au peuple le contrôle et le pilotage de la nation, au service du bien commun et de la paix.