Vendredi 25, au lendemain des terribles manifestations qui ont ensanglantées l’Afrance, monsieur Fillon, pour parler comme dans l’Agence Femelle du Putanat : « est monté au créneau ».
Très féodal, ma foi. D’un château l’autre.
Pendant une heure un quart, devant un parterre de cinquante pétasses, le premier sinistre du Capital s’est exprimé en lieu place du Woerth, le sinistre du Travail, englué jusqu’aux testicules dans une marée noire où pourrit sous un entrelacs de lianes, une Bête en cours de corruption.
À la fin de ce cinq à sept, les strings des AF-Pétassées étaient à tordre, tant la fermeté virile des sphincters du Premier Anus, faisant son petit besoin « droit dans ses bottes », les avait toutes remuées jusqu’aux ovaires.
Et il est vrai qu’il aurait été tout à fait inutile de tortiller du Fillon pour déféquer droit. Non seulement le gvnmt ne cédera pas un pouce de terrain sur sa réforme, mais il annonçait en prime « que d’autres efforts pourraient être nécessaires. » Entre autres joyeusetés : 100 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires et une énième attaque contre l’assurance maladie des sous-chiens.
Ils auraient tort de se gêner !
Après les grotesques processions du jeudi, hybrides entre Fête de la musique et Beauf pride, manifs promenades où chaque section syndicale rivalise de confusion dans les mots d’ordre, le problème des retraites fut noyé dans une surenchère de revendications toutes aussi débiles, genre "Sako t’es foutu, le neuf-trois est dans la rue", qu’ impuissantes.
Le seul mot d’ordre entendu, concernant la revendication du retrait du plan du gouvernement était :
"Sarko si tu savais,
Ta réforme ta réforme
Sarko si tu savais
Ta réforme où on se la met :
Au cul au cul aucune hésitation.. "
etc., etc., chantait ce peuple, si fier jadis de sa malice ; le tout assorti des tzim-boum des sonos réglées au maximum du volume. Arrivé à la Place de la Nation, quiconque aurait défilé derrière ces sonos abrutissantes, harassé, sourd, ne saurait plus ni pourquoi il est venu, ni même son propre nom.
J’arrête là, tant c’est triste, et tant le cœur me fend, d’avoir à brocarder les pauvres et les opprimés.
Comme les cocottes minutes, ces manifestations de l’indigence servent à faire gicler un peu de vapeur indignée, afin de permettre à l’infâme brouet indigeste des retraites de cuire sans que tout explose.
Je l’ai dit, ici, cent fois, le gouvernement ne tient que par la complicité active de tous les gardes-chiourmes de la classe ouvrière, les permanents larbins qui parlent en son nom sous les lambris précieux du Pouvoir :
« Il n’y a que deux camps, vous n’êtes plus du nôtre
À tous les collabos, nous on fera la guerre »
chantaient pourtant les révoltés, en d’autres temps, pas si anciens, et si lointains pourtant.
Trois décennies de régression antiraciste et féministe, ont réussies à métamorphoser le grand prolétariat françois, qui faisait trembler la Bourgeoisie, en une masse bariolée et informe qui n’émeut plus que les auditrices nonagénaires de Radio-Courtoisie.
Les deux classes fondamentales, "en opposition constante, [qui ] ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte " ( Marx.), se sont décomposées, la grande bourgeoisie en une charogne qui pue et la classe ouvrière en un sombre ramas (sauf quelques bastions).
Mais la mafia des capitalistes, mobilisée, habile, concentrée, conserve une conscience de classe aiguisée cependant que le "prolétariat", (les producteurs)trahi par ses chefs, livré, est moins la classe révolutionnaire, que la dernière classe du peuple, comme dans la Rome antique.
Or donc, le Fion a déféqué ses arguties, toujours les mêmes : le soi disant problème démographique et les déficits lui attenant. Au PCF, au PS, au NPA et chez le Sénateur de Gauche, on s’est empressé de lui emboîter le pas et on a rivalisé d’ingéniosité, avec toutes sortes de propositions, sur le partage des richesses, etc., en exigeant « de vrais débats contradictoires sur les retraites (…), projet/contre-projet,argument/contre-argument ». L’humanité.
Et pas une fois, une seule fois, l’exigence du retrait !
Ces canailles invitent chaque travailleur à se transformer en démographe, en expert en recensement, en statisticien, en spécialiste de l’étude quantitative des populations et de leurs dynamiques, en titulaire de Master des sciences des sociétés, mention sociologie, avec des notions sur les Mesures longitudinales, les Mesures transversales, les Indicateurs bruts, les Indicateurs nets, le sex-ratio primaire, le sex-ratio secondaire et le rapport du nombre d’adultes de chaque sexe.
Qu’est ce qu’ils y comprennent eux-mêmes, qu’est-ce qu’il y comprend le Premier Sinistre, ce journaliste, cet avocat, cet anus qui va ré-pétant les vents qu’on lui souffle, le prêt à péter en matière de démographie, non pas la science qui est dure, mais la visqueuse doxa du jour.
Qui peut se résumer ainsi : Europe, y’en a très vieille et moche, Africain y’en a Jeune et plein d’allant, le « sperme du monde » comme disait le regretté ténia Sartre, et en attendant le remplissage, le grand métissage et le plein emploi, (dans les services, le cul, le festif et le jubilatoire), le travailleur est invité à se serrer encore et encore la ceinture.
Comme s’il y avait besoin de débats et d’arguments !
Tout est simple !
Il y a deux chiffres, et il suffit de les rapporter.
Et, Ô surprise ! ils coïncident exactement.
100 milliards !
Le gouvernement du Fouquet’s a décidé de contribuer à hauteur de 100 milliards au montant des 750 milliards d’euros de l’Union Européenne pour renflouer les spéculateurs et les banques.
Le même « gouvernement » a chiffré à 100 milliards d’euros les « économies à réaliser pour revenir aux critères de Maastricht d’ici à 2013. »
Quelle coïncidence !
D’un côté, il accorde 100milliards d’euros au « fonds de garantie pour la stabilité de l’euro », c’est-à-dire pour satisfaire aux besoins des « marchés » spéculateurs.
D’un autre côté, il fixe à 100 milliards d’euros les « économies » à réaliser sur l’ensemble des services publics, la protection sociale et l’ensemble des droits ouvriers, dans le but avoué de réintégrer les critères de Maastricht, en particulier les 3% de déficit budgétaire d’ici 2013.
D’où ces mesures absolument infâmes et meurtrières, destinées à prendre dans la poche des travailleurs et des pauvres, le pauvre argent de leur vie, pour l’offrir aux vampires de la finance, ce qui les maintiendra encore, dans leur gloire et leur privilèges.
Le 14 mai, dans un document rendu public à Washington, le FMI a appelé à la constitution d’un « consensus politique suffisant » pour mettre en œuvre des « mesures difficiles » pour « réduire les dépenses par habitant ». En Europe, monsieur Strauss Kahn, voit la majorité de l’effort dans les dépenses sociales en éliminant par exemple toutes les incitations à la surconsommation de soins. Il suggère de reculer l’âge de la retraite de deux ans ».
C’est clair, Strauss Kahn, l’Union européenne, comptent bien sur le « consensus politique suffisant », avec les directions syndicales et les partis de gôche. Ils savent que sans leur complicité, il n’ont pas les moyens d’imposer leur régression sociale.
Qu’y aurait-il à débattre là dedans ?
Rien ! C’est de la guerre de classe à l’état pur, presque caricaturale.
Sauf que, l’une, je viens de le dire, dispose en plus de sa richesse, des média, de la flicaille, d’un état-major intelligent, et qui se bat, cependant que les pauvres sont trahis par leurs dirigeants.
Seul le détonateur du "retrait du projet du plan Sarkozy-Fillon", pourrait enflammer la mèche d’un mouvement qui ne ferait pas long feu.
Les retraites des travailleurs aux mains calleuses n’y touchez pas avec vos grasses mains molles !
félix Niesche