Deux soldats français ont été tués au cours d’un accrochage dans la nuit de lundi à mardi à Bangui, les premiers à tomber en Centrafrique depuis le déclenchement de l’opération Sangaris jeudi, a-t-on appris auprès de la présidence française.
Le président François Hollande, qui doit se rendre mardi soir dans la capitale centrafricaine, a appris avec une profonde tristesse la mort au combat, la nuit dernière à Bangui, de deux soldats français du 8ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine de Castres (sud), a indiqué l’Elysée dans un communiqué.
"Le chef de l’Etat exprime son profond respect pour le sacrifice de ces deux soldats qui ont perdu la vie pour en sauver beaucoup d’autres. Il renouvelle sa pleine confiance aux forces françaises engagées, aux côtés des forces africaines, pour rétablir la sécurité en République centrafricaine, protéger les populations et garantir l’accès de l’aide humanitaire", a encore ajouté l’Elysée.
Les soldats français ont entamé lundi dans Bangui une délicate opération de désarmement des milices et groupes armés, après une nouvelle vague de violences meurtrières qui avait fait près de 400 morts dans la capitale.
Un bref échange de tirs avait déjà éclaté en fin de matinée lundi près de l’aéroport M’Poko, sans faire de victimes dans les rangs français.
"Ils étaient en intervention cette nuit et ils ont été accrochés pas loin de l’aéroport", a précisé le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, à l’issue d’une réunion d’information sur la Centrafrique convoquée mardi matin par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avant un débat au parlement.
"Il y avait une patrouille cette nuit et ils ont été accrochés au cours de cette patrouille", a indiqué M. Bartolone. "Ils ont été blessés, ils ont été transportés très rapidement vers l’antenne chirurgicale mais malheureusement, ils n’ont pas pu être sauvés", a-t-il expliqué.
Dimanche, le ministère de la Défense avait fait état d’une tension palpable entre soldats français et certains groupes armés dans les rues de la capitale centrafricaine, faisant référence aux combattants de l’ex-rébellion Séléka qui ont pris le pouvoir en mars et ont depuis lors commis de nombreuses exactions contre les populations.
Lundi soir, l’état-major des armées à Paris avait indiqué que ces groupes armés qui tenaient les rues de Bangui avaient pour la plupart quitté leurs positions pour se regrouper dans un camp et que la population n’était plus menacée.
La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.
Après avoir obtenu le feu vert de l’ONU jeudi, la France a déployé 1 600 militaires en Centrafrique, en appui à la force africaine présente sur place, la Misca (2 500 soldats).
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