Le cas Vladimir Poutine est symptomatique de l’époque. Ennemi absolu d’une partie du monde et sauveur de l’humanité pour l’autre – dans une version 2.0 de la guerre froide –, nous préférons étudier le travail du président de la Russie par sa pensée et par ses actes.
S’il n’est pas le sauveur du monde, Vladimir Poutine a au moins évité l’explosion de la poudrière syrienne et que ce pays ne tombât totalement sous l’hégémonie anglo-saxonne. Un monde multipolaire se redessine, avec les thèses de Douguine (Дугин) sur l’Eurasie.
Face à cette puissance occidentale, dont l’Union européenne est un soldat (le traité transatlantique en fera carrément un laquais), Poutine a proposé l’« Union eurasiatique supranationale ». Que la Russie veuille garder son influence et sa puissance dans son entourage (afin de limiter des actions type Ukraine), cela reste cohérent vis-à-vis de ses intérêts stratégiques et vitaux, mais l’aspect supranational rejoint directement le projet de gouvernement mondial dans la lignée, donc, de l’Union européenne, l’UNASUR et l’Union nord-américaine.
Le gouvernement russe travaille également à la mise en place d’alternatives à la toute-puissance du dollar (dont les attaques récentes sur le rouble ont montré qu’elles inquiètent les autorités outre-Atlantique). Les contrats sino-russes se font de plus en plus dans les monnaies nationales, en yuans ou en roubles.