Quinze citations et douze blessures, gagnées pendant la guerre d’Indochine : Roger Vandenberghe, surnommé « Vanden », était un des sous-officiers les plus décorés de l’armée française.
Pupille de l’Assistance publique, il naît en 1927 à Paris. Engagé à 16 ans dans la résistance au Corps franc Pommiès, il est blessé le 10 janvier 1945 par l’explosion d’une mine lors d’une opération de reconnaissance pour laquelle il s’est porté volontaire.
Nommé caporal en 1946, il s’engage avec son frère Albert pour l’Indochine, rejoignant le 2e bataillon de marche du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Son frère sera tué à Ha Dong le 6 janvier 1948.
Au printemps 1951, lors de la bataille du Day, il reprend le poste de Ninh Binh (Tonkin) au Viêt Minh et ramène la dépouille de Bernard de Lattre de Tassigny, l’unique fils du commandant en chef des forces française, Jean de Lattre de Tassigny, qui déclarera :
« Que la France me donne cent Vandenberghe, et nous vaincrons le Viêt Minh... »
À la tête des « Tigres noirs »
Meneur d’homme et fin stratège, « Vanden » prend la tête du commando Nord Viêt Nam n°24. Ses troupes comprennent des soldats français, des volontaires vietnamiens restés fidèles à la France et d’anciens soldats du Viêt Minh, recrutés dans les camps de prisonniers. Sa stratégie consiste à se faire passer pour prisonnier de ses propres hommes, grimés de l’uniforme noir des soldats du Viêt Minh, afin de mener des percées dans les lignes adverses.
L’un de ses hommes, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï, l’assassine pendant son sommeil dans la nuit du 6 janvier 1952. Il meurt, trahi, à vingt-quatre ans.