La réponse est très simple : parce qu’on leur a demandé de le faire.
Il n’y a pas d’autre explication à cette innovation dans les guerres et les « révolutions » contemporaines. On peut lire dans l’excellent article de Tristan Florin comportant un florilège des hauts faits des « révolutionnaires » syriens : « L’un des documents montre une foule hurlant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand) en se rassemblant autour de plusieurs corps gisant sur la chaussée avant que trois autres victimes ne soient jetées du toit d’un bâtiment ».
« Alors que des gens crient aussi « Allah Akbar », un homme apparaît avec un petit couteau, l’égorge et son sang se répand sur la chaussée. C’est le sort de tous les chabbiha et ceux qui soutiennent Bachar (al-Assad) », assure le cameraman ».
« Ce dernier ajoute « Hamdoulillah » (louange à Dieu) et demande à l’égorgeur de s’arrêter ce qu’il ne fait pas. « Ô Bachar, c’est le sort de ton armée et de tes chabbiha », ajoute le caméraman ».
Au sujet de l’avion soi-disant, abattu, ces derniers jours, par les bandes armées, en Syrie, l’auteur oublie même de mentionner que dans la séquence vidéo en question, on les entend hurler une nouvelle fois : « Allah o Akbar »…
Cela dit, il nous semble que les observateurs indépendants des scènes libyenne et syrienne ont tendance à oublier l’aspect précédent : celui de la fonction de la médiatisation, à des fins militaires, dans le cadre des nouveaux types de guerre psychologique, d’une telle expression (Allah o Akbar).
Dans la vie quotidienne des Musulmans, elle n’exprime que l’acceptation, face au cours terrestre des choses, la perplexité, l’étonnement et le ravissement devant la beauté, etc.
Sur un champ de bataille, elle exprime l’espérance des résistants. Or, employée de manière inédite (c’est important), à tort et à travers, dans la bouche des mercenaires de l’OTAN, en Libye ou en Syrie, elle confirme, désormais, l’objectif impérial de faire d’une pierre deux coups :
1/ vendre des images de pseudo-révolutions, en Asie et en Afrique, aux masses inertes collées devant leurs téléviseurs, en dehors de ces continents 2/ revigorer l’islamophobie et la consacrer, par la répétition d’une image, (sang versé), accompagnée d’une « voix off », qui ne peut être interprétée que comme étant celle d’un « Musulman ». Nous disions à ce sujet :
« Quelle image de l’islam ces bandes d’hommes armés ont-elles laissée dans l’esprit des « Occidentaux » ? En effet, pendant neuf mois, et devant les caméras du monde entier, elles ont crié à tue-tête « Allah o Akbar », en bombardant des villes et villages paisibles, en massacrant, de sang froid, des gens désarmés et en torturant, en permanence, leurs prisonniers. Ne crois-tu pas que les impérialistes ont, eux-mêmes, écrit le script de ces mises en scène avec le double objectif que tu peux imaginer ? »