La bourdinerie de Myriam El Khomri sur le renouvellement des CDD a fait plusieurs fois le tour de France hier. Certains (à commencer par la principale intéressée) se sont employés à en minimiser la signification : après tout, ne pas savoir les règles applicables aux CDD est un enjeu secondaire par rapport à la remarquable réforme que la ministre doit piloter sur le droit du travail.
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Démissionner, parce que l’incompétence tue la parole politique
[...] Le plaidoyer en faveur de l’ignorance auquel la ministre s’est livré en sortant du Conseil du mercredi en dit long sur le poids de la technostructure en France : plus besoin de connaître les dossiers pour décider – les fonctionnaires sont là pour savoir à la place des élus. [...]
Démissionner, parce que le mépris du travail ça suffit
[...] Myriam El Khomri aurait voulu signifier qu’elle se moque souverainement du sort des chômeurs en France, elle ne s’y serait pas prise autrement. C’est précisément ce mépris pour les gens qui tue ce pays. Qu’une ministre ne démissionne pas spontanément lorsqu’elle est prise en flagrant délit d’une telle ignorance sur ce qui touche à l’emploi et au chômage montre toute l’ampleur du mépris que ce gouvernement porte pour le monde du travail privé.
Mais il est vrai que ce monde-là, la ministre n’y a jamais mis les pieds.
Démissionner parce qu’on en a marre de cette Cour décadente qui nous gouverne
Sur le fond, Myriam El Khomri constitue la parfaite incarnation de la décadence qui pourrit le pouvoir en France et explique notre naufrage collectif.
Pour se régénérer, la gauche pourrait faire le choix de piocher des talents dans les milieux populaires, puis de les faire émerger. Mais de talent, elle ne veut point. Elle préfère des esprits soumis, malléables, vierges comme des tablettes de cire, qui obéissent aux moindres caprices des puissants.
Myriem El Khomri est de ceux-là : dégotée par le parrain Bartolone pour exécuter des basses œuvres, la ministre appartient à ce lot de thuriféraires sans imagination qui répètent laborieusement leur leçon. Ils sont là pour servir leur maître et trouvent leur bonheur dans la fange de la soumission dont ils déshonorent la liberté de l’esprit. Quand elle dit : je ne suis pas là pour savoir mais pour faire une réforme, elle ne dit pas autre chose.
Cette classe d’apparatchik tue, année après année, la chose publique et l’intérêt général.
La ministre du Travail appartient à cette galaxie d’imposteurs choisis non pour leur mérite mais pour leur flagornerie, non pour leur compétence mais pour leur absence de conscience. Ces gens-là tuent la nation française à petits feux.
Le sursaut national passera forcément par leur mise à l’écart.