L’affaire Pegasus n’en finit pas de secouer Israël. Un quotidien israélien révèle l’usage à grande échelle de cette technologie d’espionnage par la police israélienne. Un « tremblement de terre » pour l’État hébreu, selon la ministre de l’Intérieur.
Hommes politiques, militants, journalistes… En Israël, ils ont un point commun : celui de s’être fait potentiellement pirater leur téléphone par la police israélienne. Ce lundi, le quotidien israélien Calcalist a fait de nouvelles révélations sur l’usage à grande échelle par la police israélienne de la technologie d’espionnage Pegasus, commercialisée par la société israélienne NSO. Le journal publie notamment une liste d’une dizaine de noms de personnalités politiques qui en ont été victimes. Selon les révélations de plusieurs médias israéliens, des témoins clefs dans le procès de l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou seraient également concernés. Ces révélations font suite à une série d’articles du journaliste Tomer Granon, qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête judiciaire le 20 janvier.
Dans la foulée de la publication des révélations de lundi, le Premier ministre Naftali Bennett a promis « une réponse » face à l’ampleur des accusations de cyberespionnage. « Nous ne laisserons pas cela sans réponse. Les faits présumés sont très sérieux », a-t-il déclaré dans un communiqué, estimant toutefois que le logiciel Pegasus était un outil « important dans la lutte contre le terrorisme ». La ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, s’est également exprimée sur les réseaux sociaux, affirmant que ces révélations étaient un « tremblement de terre » pour l’État hébreu.
La semaine dernière, la police israélienne avait reconnu avoir eu recours à ces technologies d’espionnage. Le commandant de la police israélienne Yaakov Shabtaï avait alors indiqué qu’il avait demandé au ministre de la Sécurité publique, Omer Bar-Lev, la création d’une enquête externe et indépendante afin de « restaurer la confiance du public » et « réguler l’usage de la technologie par la police ».
Les personnalités publiques israéliennes ne sont pas les seules à avoir été cyberespionnées. Des manifestants anonymes qui participaient aux manifestations anti-Netanyahou de 2020 ont pu être pistés par la police, qui avait accès à leurs téléphones sans que ceux-ci puissent s’en apercevoir. Ce sont ainsi des centaines de téléphones qui ont été espionnés.
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