L’initiative de la Marche blanche interdisant aux pédophiles condamnés de travailler à nouveau avec des mineurs a été acceptée dimanche par 63,5 % des votants et tous les cantons.
Les personnes condamnées pour des abus sexuels sur des enfants vont perdre à vie le droit d’exercer une activité en contact avec des mineurs. Les Suisses ont accepté dimanche par 63,5 % l’initiative populaire de la Marche blanche. Tous les cantons ont dit oui, latins en tête.
Selon les initiants, de nombreux pédophiles sont des récidivistes et leur présence dans les écoles, les organisations de handicapés et les sociétés sportives constitue un danger permanent.
Leur mal n’étant pas guérissable, seule une interdiction d’activité à vie sera efficace, selon eux. Un peu plus de 1,819 million de personnes se sont laissé séduire et ont glissé un oui dans l’urne dimanche.
Initiative « superflue »
Selon les sondages, le camp du non avait pourtant gagné du terrain au fil de la campagne, arguant que le texte était « de toute façon superflu » : dès le 1er janvier 2015, les juges pourront en effet prononcer des interdictions d’activités, définitives s’il le faut, de même que des interdictions de périmètres et de contacts. Ces arguments ont convaincu un peu plus de 1,045 million de personnes.
Plébiscite du Tessin
Le soutien le plus tiède à l’initiative est venu d’Appenzell-Rhodes Extérieures. Dans le canton du conseiller national Andrea Caroni, fer de lance du comité des opposants, seules 55 % de personnes ont appuyé le texte.
Le Tessin l’a au contraire plébiscité par 83,1 % des voix. Secouée par diverses affaires dont certaines à caractère pédocriminel, la Suisse romande s’est aussi montrée radicale : les Valaisans ont dit oui à 74,1 %, devant les Genevois (73,6 %), les Jurassiens (71,5 %) et les Neuchâtelois (70 %).