Plus de 350 médecins ont signé une pétition demandant d’interdire l’euthanasie de patients déments, rendue possible depuis 2002. Ils expriment leur refus « de mettre fin à la vie d’êtres humains sans défense ».
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Au départ, l’euthanasie dans les cas de démence requérait une double condition, pour écarter le doute sur le choix des patients : la présence d’une demande anticipée précédant l’état de démence, et d’être encore en mesure de confirmer leur choix. Mais le gouvernement néerlandais a souhaité assouplir ces conditions pour des personnes atteintes de démence sévère.
Depuis décembre 2015, une directive conjointe des ministères de la Santé et de la Justice prévoit que « ces patients peuvent être aidés à mourir, même s’ils ne sont plus capables d’exprimer leur volonté » à partir du moment où ils étaient encore lucides lors du dépôt de leur déclaration anticipée.
Sur quoi porte la mobilisation des médecins ?
Un collectif de 34 médecins a pris l’initiative de lancer un site Internet et une pétition baptisés « niet stiekem bij dementie » (« ne pas agir en catimini dans les cas de démence »).
Leur message tient en quatre phrases : « Donner une injection mortelle à un patient atteint de démence avancée, sur la simple base d’une déclaration anticipée ? À quelqu’un qui n’est pas en mesure de confirmer qu’il veut mourir ? Non, nous nous y refusons. Notre réticence morale à mettre fin à la vie d’un être humain sans défense est trop grande. »
Cette pétition a recueilli en une semaine plus de 350 signatures et été publiée dans deux grands quotidiens du pays.