S’il y a bien eu un désastre à Outreau, c’est dans la prise en compte de la parole des enfants. Et si on en est arrivé là, c’est parce qu’un lobbying acharné est mené depuis les années 80 afin d’étouffer la parole des enfants.
Des experts toujours prompts à défendre les pédophiles ont diffusé des théories comme les faux souvenirs ou le syndrome d’aliénation parentale aux USA. Et chez nous, d’autres reprennent ces mêmes théories, toujours pour décrédibiliser les enfants qui dénoncent des abus sexuels.
Qui pourrait croire qu’un expert appelé à la barre par l’un des accusés, et qui donne son avis sur les enfants victimes sans jamais en avoir rencontré un seul, est un expert formé « à l’expertise psycho-judicaire », inscrit à la cour de cassation depuis 2007 et à la cour pénale internationale depuis 2011 (après les procès d’Outreau, donc), décoré de la Légion d’honneur en 2010, et qui forme les magistrats ?
Il est vrai que bien avant Outreau déjà, cet expert qui travaillait auprès des agresseurs sexuels surfait sur la vague des fausses accusations d’abus sexuels. Il paraît que c’était important, car à l’époque, on nous explique qu’on « sacralisait la parole des enfants ».
D’après ce que je constate, cela n’a jamais été le cas en France. En tout cas aujourd’hui, depuis le « fiasco » d’Outreau, comme diraient certains mais pas pour les bonnes raisons, les pédophiles peuvent être tranquilles : les enfants sont d’abord pris pour des menteurs et les enquêtes se font très souvent à charge contre les victimes. Une infime partie des plaintes pour viol sur mineur sont jugées en France, voilà la réalité. Mais depuis Outreau, c’est encore pire [1], voyons pourquoi.