Dernières révélations sur le navire d’armements Loutfallah 2 intercepté dans les eaux territoriales libanaises : les financeurs du navire et de la cargaison d’armements sont deux hommes d’affaires syriens qui vivent dans un pays du Golfe, a fortiori en Arabie saoudite, selon une source juridique proche de l’équipe chargée de l’enquête au journal AsSafir.
Le propriétaire du navire et son capitaine (qui n’est autre que son frère), sont également de nationalité syrienne, alors que les membres de l’équipage comportent plusieurs nationalités. Du nombre de 11, ils ont tous été capturées et font l’objet d’une enquête par la Cour militaire libanaise.
Selon AsSafir, les enquêteurs sont presque unanimes que tous ces éléments appartiennent à l’opposition syrienne. Il en est de même pour celui qui devait recevoir la cargaison et qui a payé de grandes sommes d’argent au contrôleur des douanes libanais.
Pour sa part, le site en ligne Syrian Truth signale que le propriétaire du navire qui battait le drapeau sierra léonais n’est autre que Mohammad Khifaji, natif de l’ile d’Arwad en 1974 et qui vit actuellement en Égypte. (lors de l’éclatement de cette affaire, les medias libanais l’avaient identifié sous les initiales M. Kh.)
Il est connu pour être un des hommes les plus importants de l’ancien vice-président, Abdel Halim Khaddam et entretient des liens étroits avec l’ancien Premier ministre Libanais Saad Hariri. Durant le printemps 2011, il a introduit des armements en Syrie via le Liban en passant par ville de Banias. Aussitôt arrêté pour trafic d’armes, il a été relâché en catimini, grâce à l’intervention directe de Hariri.
Concernant l’affaire du Loutfallah 2, des sources libanaises ont indiqué que Khifaji a nié avoir être au courant que les conteneurs comportaient des armements et affirmé que la compagnie d’assurance qui le couvre mentionne qu’ils contiennent de l’huile mécanique. Il a signalé avoir transporté cette cargaison du port de Misrata en Libye.
Concernant le parcours du navire, lequel a été dument tortueux pour éviter d’être identifié, un nouveau pays est venu s’ajouter à la Libye et l’Égypte, révèle AsSafir : la Turquie qui semble avoir été la seconde station après directement après la Libye.
Son passage via les ports de ces trois pays, sans être inquiétés soulève bien des questions. D’autant plus que la cargaison comportait exclusivement des armements, des munitions et de l’arsenal. « La direction des renseignements de l’armée libanaise était informée au préalable qu’une cargaison d’armements se rendait au Liban et toutes les mesures avaient été prises pour l’intercepter », ajoute toutefois la source juridique libanaise.
Quant au contenu de la cargaison, il est désormais certain qu’il consiste selon AsSafir, en des armes légères, (dont des mitrailleuses), un armement moyen comportant des mitrailleuses de type 12,7 et des RPG. En plus d’un armement lourd comme des mortiers de 120mm. Sur le bateau se trouvaient également deux types de missiles : des anti-blindés, dont en particulier des antichars. Ainsi que des missiles anti aériens lançable sur l’épaule. Sans oublier les munitions de ces armes.
Pour la chaine de télévision libanaise OTV, citant des sources militaires, les missiles anti aériens sont des Sam 7, de fabrication russe. Alors que les obus de l’artillerie lourde sont de type 155mm et les mitrailleuses sont des M16. Comme ces deux derniers armements sont de fabrication américaine et ne faisaient pas partie de l’arsenal libyen, il en découle qu’ils ont été envoyés par l’Arabie saoudite et le Qatar, ou par les pays occidentaux.
Mais c’est surtout l’envoi des obus 155mm qui a mis la puce à l’oreille des experts. Sachant, selon le site en ligne que ni l’opposition ne possède cette artillerie particulièrement lourde (entre 2 et 7 tonnes), ni même l’armée syrienne régulière, (pour éventuellement la lui dérober). Ces obus devraient éventuellement servir à en utiliser le contenu formée de 45 Kg de TNT et de 7kg de RDX (connu par ses capacités destructrices exceptionnelles) pour en fabriquer des voitures piégées ou des charges explosives. Un seul obus, recyclé en charge explosive est capable de détruire un bâtiment entier, si la charge est déposée sur ses bases.
Selon la chaine de télévision AlManar, le poids de la cargaison s’élève à près de 150 tonnes, et un grand dépôt a été préparé au nord du Liban pour les y déposer ces armements avant de les envoyer en Syrie. la chaine s’est toutefois interrogée si des parties internes libanaises ne constituent aussi la station finale de cet arsenal...