Un nouveau salon militaire international orienté sur les pays d’Asie vient d’ouvrir dans la capitale de la Malaisie, Kuala Lumpur. Cette exposition, l’une des cinq plus grandes au monde, est organisée sous le patronage du ministère de la Défense et du Département de la police de Malaisie.
La Russie est la participante la plus active à cette exposition d’armements. Car entre 2013 et 2016, l’Inde, l’Irak et le Vietnam deviendront les plus gros acheteurs d’armes russes. La part du Vietnam dans le volume d’armes exportées par la Russie représente 9 %, le double du volume exporté il y a 7 ans.
« Le Vietnam est l’un des principaux partenaires de la Russie en matière de coopération militaro-technique, explique Igor Korotchenko, directeur du Centre d’analyse du commerce mondial d’armes. Le nombre de nouveaux accords et contrats, qui permettent à Hanoï de se doter de nouveaux armements russes de pointe, ne cesse d’augmenter. C’est particulièrement d’actualité, compte tenu de la situation actuelle en région Asie-Pacifique. Les conflits survenus entre les pays de la région pour les plateaux continentaux riches en hydrocarbures et la division des frontières en mer exacerbent la situation. Les livraisons d’armes russes au Vietnam sont un facteur important de stabilité pour ce pays quel que soit le scénario. »
Grâce aux contrats avec la Russie, le Vietnam s’est déjà doté de deux complexes de missiles côtiers Bastion. Chacun d’eux, armé de missiles de croisière autoguidés, est capable de garantir la défense le long de 600 kilomètres de côte et permet de contrôler les zones aquatiques sur une surface allant jusqu’à 200 000 kilomètres carrés. Quatre vedettes lance-missiles russes Molnia ont fait leurs preuves à la marine vietnamienne et Hanoï a conclu un autre contrat avec la Russie pour la fabrication de 10 autres vedettes de cette catégorie sous licence. En outre, le nombre de frégates lance-missile Gepard, capables d’embarquer des hélicoptères, devrait doubler prochainement. Les hélicoptères russes représentent 90 % du parc de machines de cette catégorie dans l’armée vietnamienne.
Le Vietnam a déjà reçu plusieurs dizaines d’avions militaires de la marque Sukhoï. Ces chasseurs polyvalents sont capables non seulement de détruire les cibles aériennes, mais aussi des cibles aquatiques et terrestres. Deux sous-marins sur les six commandés ont déjà été inclus dans les forces armées de la marine du Vietnam.
« La collaboration militaro-technique entre la Russie et le Vietnam a de très bonnes perspectives d’avenir, car l’achat de certains systèmes d’armement joue le rôle de base pour de nouveaux contrats. Par exemple, l’achat de nouveaux sous-marins permettra de les baser sur les points stratégiques afin de mieux les protéger et les défendre. Il faut également développer et créer un centre de liaison qui permettrait de contrôler à distance les navires qui effectuent des missions de patrouille militaire »,poursuit Igor Korotchenko.
Selon l’expert, le Vietnam a commencé à améliorer sérieusement sa structure militaire. Le pays serait également intéressé par la participation de la Russie à la modernisation des complexes de missiles sol-air, que le Vietnam a reçu à l’époque soviétique. Outre les systèmes sol-air russes S-300, ce pays d’Asie du Sud-est s’intéresse également à la modernisation des systèmes de défense aérienne et au renforcement du groupe de chasseurs. Tout cela se trouve à la base des nouveaux contrats signés entre Moscou et Hanoï.
« La Russie prend toujours en considération les exigences du client », conclut Igor Korotchenko. « Et la Russie suivra toujours les demandes du Vietnam en termes d’exigences pour ses armes. »
L’expert est persuadé que le salon de l’armement de Kuala Lumpur est une chance pour Moscou de montrer à ses clients potentiels au Vietnam et dans d’autres pays les nouvelles armes que fabrique la Russie.
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