le dollar n’étant plus gagé sur rien de tangible, les autorités Américaines ont profité de leur position dominante pour imprimer toujours plus de dollars et pour s’endetter gratuitement (c’est le fameux "privilège exorbitant du dollar"), tout en exportant leur inflation dans le monde entier. Aujourd’hui ce privilège est de plus en plus contesté, en particulier par la nouvelle grande puissance qu’est à présent la Chine.
On peut se demander si les dérives budgétaires et commerciales américaines, en grande partie responsables de la crise actuelle, auraient été possibles avec un système gagé sur l’or. La réponse est évidemment négative : de grands ajustements économiques et politiques internationaux auraient sans doute eu lieu avant. Mais il s’agit d’histoire fiction.
Le système financier international actuel est fondé sur une surprise : la décision inattendue de l’administration Nixon de ne plus indexer le dollar sur l’or. Cette décision fut un tournant majeur. En effet, depuis les accords de Bretton Woods, les États-Unis s’étaient engagés à pouvoir convertir chaque dollar détenu à l’étranger en or, et au taux de 35$ par once d’or.
Le 12 août 1971, l’Angleterre fait de manière inattendue la demande aux États-Unis de convertir environ 750 millions de dollars en or. Cette requête accélère le processus décisionnel qui incite l’Amérique à tourner le dos à l’étalon-or, avec les risques inhérents à un tel choix.
Le système de Bretton Woods, avec des devises étrangères indexées sur le dollar, lui-même indexé sur l’or, a été souvent loué pour son efficacité et la stabilité qu’il a apporté durant les années d’après-guerre. La solidité du système était garantie dans la mesure où les États-Unis possédaient à la fin de 1945 environ la moitié des réserves en or, soit 574 millions d’onces.
Le grand « choc » du 15 août 1971
Durant l’été 1971, l’administration Nixon s’est trouvée dans la nécessité de combattre une inflation rampante — d’autant plus que les élections présidentielles étaient prévues l’année suivante. Montrer aux Américains que des initiatives étaient prises pour lutter contre l’inflation est apparu comme nécessaire pour espérer l’emporter. Ce calcul politique à court terme explique en partie l’empressement de cette administration à se glisser dans cette brèche, et même de façon subite.
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