Michel Boujenah ne comprend pas qu’on laisse parler autant les extrémistes de tout bord.
Du comique à la politique, il n’y a parfois qu’un pas. Certains empruntent facéties, mimiques ou voix aux politiques pour faire rire. D’autres, comme Coluche en son temps, ont carrément franchi la frontière pour s’essayer à la chose politique avec plus de sérieux. Pour Michel Boujenah, invité de La Dernière Heure hier, la politique n’est pas un fonds de commerce. « Ce n’est pas un milieu qui me tente. Ça m’intéresse, j’en parle un petit peu dans mon spectacle, mais la politique n’est pas un sujet de prédilection pour moi. C’est un sujet important en tant que citoyen car ce serait idiot de vivre en dehors du monde. »
Certains comiques ont pris le parti d’en rire. François Hollande, un bon client, est-on trop dur avec lui ?
« Non, les humoristes font leur métier. Ils le font avec violence, avec impertinence et c’est la garantie de la démocratie. Il ne faut jamais empêcher les humoristes de faire le travail. Ce que je n’aime pas dans le bashing sur François Hollande, ce n’est pas celui des humoristes, c’est celui de certains journalistes qui parlent au président de la République avec un irrespect total. » [...]
Et Dieudonné…
« C’est un antisémite et un fasciste, il devrait être en prison. Il faut arrêter avec ça. Il tient des propos qui sont punis par la loi, il faut l’arrêter et même arrêter d’en parler. » [...]
« Boujenah, on ne le définit plus comme Juif tunisien aujourd’hui. On dit Boujenah, entre larmes et rires. C’est une victoire mais parce que je suis resté moi-même. Par contre, c’est plus compliqué d’être juif, je n’ai jamais autant ressenti l’antisémitisme qu’aujourd’hui… Ce qui me fait peur. Tous les jours, on frappe des juifs. Quand il y a des journalistes tués à Charlie Hebdo, il y a des millions de gens dans la rue mais imaginez l’attentat de l’hyper casher seul, il n’y aurait pas eu autant de gens. L’antisémitisme est devenu banal. Inquiétant. »