Moscou a l’intention d’accueillir à partir du 26 janvier prochain une rencontre entre les délégations de l’opposition et du régime syrien. Cette rencontre, qui est la première initiative diplomatique d’envergure depuis le fiasco qu’a été la conférence de paix sur la Syrie à Genève l’hiver dernier, doit poser les bases d’une reprise du dialogue de paix.
La diplomatie russe travaille depuis des semaines en toute discrétion sur cette rencontre. L’invitation a été transmise à 29 figures de l’opposition, issues de différents mouvements, de l’extérieur tout comme de l’intérieur de la Syrie, y compris celle « tolérée » par Damas. Moscou prévoit que cette rencontre se déroule en deux étapes.
Dans un premier temps, les composantes de l’opposition se réuniront entre elles avant d’être rejointes au bout d’un jour ou deux de travaux par une délégation du régime syrien menée par le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem (photo). Les Russes souhaitent que ces discussions se déroulent de manière informelle, en dehors de tout cadre multilatéral.
Ainsi, contrairement à Genève 2, ni les États-Unis, ni la France, ni aucun des autres pays « amis » de l’opposition ou alliés du régime syrien ne seront conviés en marge de la rencontre. Même la présence de l’émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura, concentré depuis fin octobre sur la négociation pour un gel des combats à Alep, n’est pas garantie.
L’initiative russe a pris les Américains ainsi que les Européens de court mais, selon un représentant de l’opposition, les Occidentaux ne seraient pas contre ce projet. Le dialogue de paix entre pouvoir et opposition a été relégué aux oubliettes avec la montée en puissance de l’État islamique et les efforts déployés par la communauté internationale pour endiguer cette menace djihadiste.