Un certain nombre de militaires ivoiriens mécontents ont organisé des manifestations aujourd’hui dans tout le pays.
Outre la capitale, Abidjan, ils ont dressé des barricades dans plusieurs villes, notamment Korhogo, Bouaké, où le mouvement a démarré, Akouédo, qui abrite deux importantes casernes, Bondoukou et Abengourou, dans l’est du pays, où des soldats ont tiré en l’air pour exprimer leur exaspération.
Les soldats ivoiriens (d’anciens membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles qui ont porté au pouvoir Alassane Ouattara) réclament le versement de primes promises pendant la guerre civile, une augmentation de leur solde et l’application d’un volet de l’accord de Ouagadougou signé en 2007, qui prévoyait un avancement de carrière pour des milliers d’entre eux, qui devaient passer du grade de soldat à celui de caporal ou caporal-chef.
Un officier a fait part de la détermination des protestataires :
« Nous manifestons pour réclamer nos droits. Durant deux jours nous allons paralyser les principales villes de l’intérieur. Si nous n’avons pas gain de cause, le troisième jour nous allons nous attaquer aux institutions bancaires. »
L’état-major est en discussion avec les militaires afin de faire cesser le mouvement. Le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, a demandé aux militaires de regagner leurs postes.
La chute du président Gbagbo en 2011 (incarcéré depuis par la Cour pénale internationale à La Haye dans l’attente de l’ouverture de son procès en juillet 2015 pour « crime contre l’humanité ») a permis l’arrivée à la tête du pays d’Alassane Ouattara, qui a mis en place l’intégration de ses partisans dans les forces armées ivoiriennes, provoquant des tensions chez les fidèles de l’ancien chef de l’État, s’estimant défavorisés.