De violents affrontements ont opposé lundi les forces spéciales de l’armée libyenne et Ansar Ashariaa, le principal groupe salafiste djihadiste, faisant au moins neuf tués et une cinquantaine de blessés. Le gouvernement a appelé au calme, assurant avoir pris toutes les dispositions pour rétablir l’ordre.
Selon le gouvernement, ces heurts ont tué neuf personnes et blessé 49 autres. Un porte-parole du ministère de la Santé a fait état plus tard de son côté d’un bilan de neuf tués et 50 blessés. Le nombre de victimes du côté d’Ansar Ashariaa, qui soigne ses blessés dans une clinique sous son contrôle, n’était pas connu dans l’immédiat.
Dans l’après-midi, le calme régnait dans la ville, selon un journaliste sur place, qui a constaté un début de retour à la normale. Des commerces avaient rouvert et la circulation des voitures et des piétons avait repris, tandis que les forces de l’ordre assuraient la sécurité.
Des tentatives de médiation menées par des dignitaires des tribus locales et des militants de la société civile étaient en cours pour apaiser les tensions entre les deux camps, selon des sources locales.
Forces spéciales attaquées
Le groupe islamiste a imputé la responsabilité des violences à l’armée en accusant les forces spéciales d’avoir ouvert le feu sur une de ses patrouilles, selon un communiqué cité par l’organisation SITE, qui surveille les sites islamistes.
Le colonel Miloud al-Zwei, porte-parole des forces spéciales, a de son côté affirmé à l’AFP que les affrontements ont éclaté quand une patrouille des forces spéciales a été attaquée près du quartier général d’Ansar Ashariaa.
D’autres heurts ont opposé par la suite les deux camps dans d’autres quartiers de la ville, en particulier près d’une clinique caritative appartenant à Ansar Ashariaa dans le quartier al-Selmani, a-t-il précisé. Des explosions et tirs nourris ont résonné depuis le petit matin dans plusieurs quartiers de la ville, selon un journaliste sur place, et des habitants en colère ont incendié un des locaux du groupe salafiste.
Les affrontements de Benghazi sont intervenus au moment où les autorités tentent de mettre à profit une grogne populaire contre les milices dans la capitale pour faire évacuer ces groupes armés.