Trois personnes ont été tuées dimanche dans des violences confessionnelles à Tripoli dans le nord du Liban, portant à neuf le bilan des morts en 24 heures dans ces troubles liés au conflit en Syrie voisine.
Selon une source de sécurité dans cette principale ville du nord du pays, un tireur embusqué a abattu deux hommes qui circulaient à bord d’un camion dans le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh et un soldat en permission. Des échanges de tirs se sont poursuivis tout au long de la journée.
Les soldats libanais sont déployés dans ce secteur depuis octobre.
Ces nouvelles victimes font suite à de violents combats qui ont opposé samedi et pendant toute la nuit les habitants du quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, favorable à la révolte contre le régime syrien, et celui de Jabal Mohsen, fief des alaouites acquis au président Bachar al-Assad dont ils partagent la confession.
Six civils dont un adolescent avaient péri dans les violences de samedi et au total, en deux jours, 49 personnes ont été blessées, dont onze soldats.
Tripoli est régulièrement le théâtre de violences qui touchent ces deux quartiers depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011.
Les tensions se sont aggravées jeudi, après que des drapeaux syriens ont été hissés à Jabal Mohsen qui surplombe Bab al-Tebbaneh. En réponse, des drapeaux de la rébellion syrienne y ont été hissés.
Le jour même, des hommes armés ont blessé par balles quatre ouvriers de confession alaouite, suscitant la colère dans les milieux alaouites.
La population de Tripoli est composée à 80% de sunnites et 11% d’alaouites, et les tensions entre les deux communautés sont attisées par le conflit syrien. La ville a été frappée en août par un double attentat à la voiture piégée qui a fait 45 morts.
Par ailleurs, dans le sud du Liban, un membre du mouvement palestinien Fatah a été abattu dans le camp de réfugiés d’Ain Heloué, a indiqué un responsable.
Deux hommes masqués ont ouvert le feu sur Mohammad Saadi, un membre du Fatah de 25 ans. Il est mort, a indiqué Maher Shabayta, un chef du Fatah du camp.
Des proches de M. Saadi sont alors sortis dans la rue et ont ouvert le feu à l’aveugle tuant un passant, Ibrahim Abdel Ghani, âgé de 50 ans.
L’assassinat de Mohammad Saadi survient deux jours après des affrontements entre le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et les islamistes radicaux du camp.