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Liban : les ressources pétrolières, une "priorité nationale" pour le Hezbollah et Amal

Le tandem chiite Amal-Hezbollah a appelé, lundi, le gouvernement libanais à considérer comme "priorité nationale l’investissement dans les ressources pétrolières et gazières" au large du Liban, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).

"Toute attaque contre ce droit (à exploiter ces ressources) reviendrait à une attaque contre la souveraineté nationale. Dans ce cas, les Libanais auront le droit de défendre la souveraineté et les frontières maritimes de leur pays par tous les moyens possibles", ont estimé les deux partis dans un communiqué publié lundi à l’issue d’une réunion au Liban-Sud.

Fin mars, le gouvernement a approuvé la formation du comité de gestion du secteur du pétrole, qui doit voir le jour à partir du moment où le texte sera publié au Journal officiel et qui doit permettre au Liban d’aller de l’avant dans la prospection pétrolière. Le décret a été voté sur base de l’avis rendu par le Conseil d’Etat à ce sujet.

Le président du Parlement, Nabih Berry, s’était rendu début mars à Chypre pour discuter ce dossier avec les dirigeants de l’île, et plus particulièrement des délimitations des zones économiques exclusives (ZEE). Le président chypriote, Dimitri Christofias, lui avait affirmé avoir donné ses instructions aux départements concernés de son pays pour faciliter la signature de la convention libano-chypriote sur la ZEE.

S’il n’existe pas, en théorie, de problèmes entre Chypre et le Liban sur les délimitations de leurs ZEE, un lourd contentieux existe en revanche sur ce point entre le Liban et Israël qui sont techniquement en guerre et qui ne sont pas d’accord sur la délimitation de leurs frontières maritimes.

En août 2011, le Parlement libanais avait voté une loi définissant les frontières maritimes du Liban et de sa ZEE et stipulant que le Liban peut y exercer ses droits souverains pour l’exploitation des réserves en gaz et pétrole offshore. Un mois plus tôt, Israël avait soumis à l’ONU un tracé différent.

Israël affirme que la frontière fixée par le Liban pour sa ZEE empiète sur son secteur et contrevient même à l’accord que ce pays a conclu avec Chypre en 2007. Beyrouth affirme de son côté que son tracé est conforme à l’accord d’armistice établi en 1949.

Aucune des deux parties ne semble prête à céder, et ce d’autant plus que les réserves de gaz et de pétrole découvertes au large du Liban et d’Israël s’annoncent majeures et susceptibles de générer des milliards de dollars de revenus.

Mais en terme d’exploitation de ses ressources, le Liban affiche déjà un retard réel, alors que d’autres pays méditerranéens, comme Israël, Chypre et la Turquie, qui disposent de moyens beaucoup plus avancés dans le forage du pétrole et du gaz, ont déjà lancé les opérations.

 






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