Les élections européennes, on ne s’en rend pas toujours compte, ont largement modifié la perception du microcosme politique pour les trois années qui nous restent à vivre sous la présidence de François Hollande. Il n’est d’ailleurs pas sûr que l’échéance de 2017 soit respectée. On peut désormais envisager, même si ces hypothèses ne sont pas les plus probables en l’état, que cette échéance soit avancée, soit par une dissolution de l’Assemblée, soit par une démission du Président. En effet, la dégradation tant de la situation politique que de la situation économique atteint désormais un tel rythme qu’il devient possible de penser à des issues plus rapides.
La dégradation de la situation économique
Cette dernière n’est pas spectaculaire, et fait rarement la première page des journaux. Elle n’en est pas moins très inquiétante. Rappelons déjà un fait : avec un PIB qui stagne, et à structure de répartition constante, un pays dont la population s’accroît régulièrement comme le nôtre voit le PIB par habitant mécaniquement diminuer.
Cela se traduit par un revenu en baisse, mais aussi – car les résistances aux diverses coupes sociales que veut imposer le gouvernement sont fortes – par une hausse des prélèvements ainsi que des déficits. Le gouvernement se débat ici dans une nasse où il s’est lui-même mis. Toute réduction des budgets sociaux, toute aggravation de la situation du plus grand nombre se traduit directement, mais aussi indirectement en raison de l’impact de ces mesures sur les anticipations des ménages, par une baisse de la consommation.
Bien sûr, la consommation des entreprises et celle de l’État masquent en partie ce processus. Mais il devient chaque jour plus évident. Devant cette baisse de la consommation, et devant des perspectives internationales dégradées du fait du taux de change de l’Euro qui pèse dramatiquement sur notre économie, l’investissement est en panne. En fait, la population de notre pays s’appauvrit de manière régulière depuis 2007.