Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé un rare rappel à l’ordre aux chefs de l’armée et de la sécurité intérieure pour qu’ils cessent immédiatement une exceptionnelle démonstration publique de leurs désaccords, a-t-on appris de source gouvernementale.
La querelle entre le chef d’état-major Benny Gantz et le directeur du Shin Beth Yoram Cohen porte sur la guerre à Gaza cet été. Mais elle vient d’éclater sur la place publique en pleine escalade des violences à Jérusalem, en Israël et en Cisjordanie, alors que l’armée et le Shin Beth sont en première ligne pour assurer la sécurité d’Israël.
Lors d’une réunion mercredi avec les deux chefs et le ministre de la Défense Moshe Yaalon, M. Netanyahu "a ordonné que l’on cesse immédiatement de régler en public des questions qui devraient être réglées entre services de sécurité", a indiqué le gouvernement. Les tensions déjà existantes entre l’armée et le Shin Beth ont été exposées au grand jour après une émission d’enquête très populaire de la chaîne Channel 2 diffusée lundi.
Des responsables du Shin Beth, habituellement extrêmement discrets, y disent sous couvert d’anonymat avoir informé l’armée en janvier que le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, se préparait à un conflit armé en juillet. "L’armée n’a pas pris ces informations en compte", disent-il. En réponse, le chef d’état-major a écrit au Premier ministre une lettre pour "protester de la manière la plus vive".
Publiée jeudi par le quotidien Yedhiot Aharonot, la lettre dénonce les "fautes éthiques et morales" du Shin Beth. "La participation du Shin Beth à ce programme de télévision est une défaillance morale", écrit M. Gantz.
Le quotidien Haaretz écrivait jeudi que l’armée n’était pas la seule à se plaindre du Shin Beth. La police lui reproche aussi de ne pas avoir transmis des informations sur les risques d’incidents sécuritaires au sein de la population arabe de Jérusalem.