Thierry Darantière comparaît devant la cour d’assises des Yvelines pour le viol de 66 enfants au Sri Lanka, en Tunisie et en Égypte entre 2002 et 2011. Cet homme de 52 ans est accusé d’avoir approché ses jeunes victimes à l’étranger, sous couvert d’action humanitaire. Un des rares dossiers de tourisme sexuel à aboutir devant la justice.
Il reconnaît les faits. Et jure essayer de les « assumer ». Il faut dire que les vidéos et les images pédopornographiques sont particulièrement « insoutenables », de l’aveu même des policiers spécialisés, pourtant habitués aux affaires de pédophilie. On n’en doute pas : ce qui est décrit devant la cour d’assises des Yvelines, à Versailles, peut être assimilé à des actes de torture et de barbarie. Fellations forcées, sodomies, introduction d’objets sexuels, recours à des seringues, une chevalière, du fil à coudre…
C’est pourtant pour des viols et agressions sexuelles qu’est jugé Thierry Darantière, 52 ans, depuis lundi 20 juin. En toile de fond, le tableau de chasse d’un véritable prédateur sexuel : 66 jeunes victimes ont été identifiées au Sri Lanka, en Tunisie et en Égypte. Cet ancien directeur d’une maison de retraite du Pecq (Yvelines) a filmé et photographié ces scènes. Avant de les visionner à son retour, parfois depuis son bureau.
Affaire « hors norme »
Les faits ont été commis entre 2002 et 2011, alors que l’accusé s’envolait régulièrement au Sri Lanka, dévasté par le tsunami, afin d’assurer des missions humanitaires pour le compte d’une association bretonne. Il s’est aussi rendu en Tunisie ou en Égypte. Toujours sous la fausse bannière d’ONG. Un mode opératoire connu des policiers mais difficile à porter devant la justice en raison de la coopération internationale, peu efficace en matière de tourisme sexuel. Une affaire qualifiée d’« hors norme » par l’accusation.