Hassan Rohani, nouveau président iranien, n’impressionne pas beaucoup les Israéliens. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné l’ordre à la délégation d’Israël de boycotter sa présence mardi [24 septembre 2013] lors de l’Assemblée générale des Nations unies et il a par la suite dénoncé l’intervention de Rohani comme étant « un discours cynique plein d’hypocrisie ».
Mais cette fois l’Israël semble se retrouver seul. Aussi bien les États-Unis que les autres nations occidentales ont donné l’impression d’accueillir avec chaleur le nouveau président iranien à l’ONU.
Mais Rohani a-t-il présenté un changement radical ? A-t-il livré de nouvelles promesses ? Pas du tout. Comme son prédécesseur, il a dit clairement que l’Iran n’allait pas renoncer à son droit de poursuivre et de développer son énergie nucléaire. Comme Ahmadinejad, Rohani a soutenu que « les armes nucléaires et autres armes de destruction massive n’ont pas leur place dans la doctrine iranienne de sécurité et de défense, et elles sont contraires à nos convictions religieuses et éthiques fondamentales. Dans l’intérêt de notre nation il est impératif que nous écartions toutes les inquiétudes légitimes, quelles qu’elles soient, que l’on pourrait avoir à propos du programme nucléaire pacifique de l’Iran. »
Le président a également laissé entendre que le monde devrait reconnaître à l’Iran le droit fondamental de mener à bien toutes les parties de son cycle du combustible nucléaire. En bref, l’Iran poursuit son projet nucléaire. Et c’est là une très bonne nouvelle.
Alors qu’est-ce qui a vraiment changé ? Une seule chose, j’imagine. Les nations ont l’air d’avoir changé d’appétit. Et elles sont, d’une certaine façon, assez courageuses pour le reconnaître.
En raison d’un intense lobbying juif et vu la docilité des politiciens occidentaux contemporains, il n’y a pas beaucoup de gouvernements occidentaux pour oser critiquer Israël. Ils ont visiblement peur de Netanyahu et de son réseau de « gorilles à 800 livres ». Sous prétexte de manifester de la gentillesse à l’égard de « l’ennemi » d’Israël, nos pauvres politiciens ont réussi à trouver le moyen d’envoyer un message à l’Israël. En accueillant Rohani à l’ONU, le message adressé à l’Etat juif et à son lobby de supporters était clair : prenez garde, nous commençons à en avoir assez de votre sale politique et de vos incitations à la guerre.
Étant un lecteur assidu de l’histoire juive, je me permets de dire que cette incapacité à voir l’imminence du danger est intrinsèque à la politique identitaire juive et à sa culture. On pourrait s’attendre à ce qu’Israël et le Lobby fassent marche arrière à ce stade. Mais cela ne se produira pas. Israël et le Lobby se comporteront plus odieusement encore. Ils vont utiliser tous les coups dont ils ont le secret pour fermer cette fenêtre qui s’ouvre en faveur d’un dialogue et d’une réconciliation.
L’État d’Israël est condamné à provoquer une tragédie chez lui et dans la région. Dieu lui-même ne pourra pas aller contre son peuple élu pour le sauver. Mais il est une chose que peut faire l’ONU : dépouiller Israël de son arsenal chimique, biologique et nucléaire. Je vois que de telles revendications sont en train de couver et j’aimerais les voir se matérialiser prochainement.
Gilad Atzmon, 25 septembre 2013
Source originale en anglais : gilad.co.uk
Traduction : anonyme.