Le président du Conseil national de transition (CNT) libyen Mustapha Abdeljalil a achevé lundi une visite officielle de deux jours en Algérie à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika durant laquelle le dossier sécuritaire a été discuté et une feuille de route signée.
Les deux pays ont convenus lundi d’établir une coopération sécuritaire pour protéger leurs frontières et lutter contre le terrorisme, chacun des deux s’engageant à éviter que son sol soit utilisé pour menacer la sécurité de l’autre, selon un communiqué commun diffusé par l’agence APS.
Avec les longs mois de conflit libyen, la porosité des 1.000 km de frontière commune en plein Sahel a conduit à un important trafic d’armes.
Les deux chefs d’Etats ont affiché leur ferme volonté d’établir une coopération sécuritaire globale à même de garantir la sécurité de leurs frontières, préserver leurs intérêts et accroître leurs capacités pratiques pour faire face au terrorisme, selon le communiqué.
Cette coopération s’étendra à la lutte contre le crime organisé, le trafic d’armes et de drogues, la migration clandestine et à la contrebande.
Les deux présidents ont par ailleurs souligné, dans le communiqué commun, l’importance d’intensifier la coordination et la concertation entre les deux pays pour faire face aux dangers qui menacent la sécurité de la région (Sahel) et de dénoncer les tentatives de division et d’atteinte à l’intégrité territoriale de ces pays.
Une feuille de route prévoit la formation d’une commission bilatérale de concertation sur les questions de sécurité et de voisinage et de coordination entre les deux pays au niveau des instances internationales.
La visite de M. Abdeljalil était attendue depuis plusieurs mois.
Les relations ont été longtemps tendues entre les anciens rebelles du CNT et Alger.
L’Algérie s’était calée sur la position de l’Union africaine (UA) réclamant dans un premier temps des négociations pour mettre fin au conflit pacifiquement et avait exprimé de vives réserves sur le soutien militaire de l’Otan aux rebelles.
Elle a fini par reconnaître le CNT le 22 septembre, dans la foulée de l’UA.
M. Abdeljalil s’est dit convaincu lundi que l’Algérie empêchera la famille Kadhafi, réfugiée dans ce pays pour des raisons humanitaires, de menacer la Libye.
Nous apprécions la position humanitaire de l’Algérie d’accueillir les familles, notamment les femmes et les enfants, mais restons convaincus qu’elle n’abritera pas ceux qui représentent une menace pour la sécurité de la Libye, a assuré M. Abdeljalil à l’APS.
Il faisait référence à la présence, sur le sol algérien depuis août dernier, de Aïcha, la fille de feu Mouammar Kadhafi, ses deux frères Hannibal et Mohamed, sa veuve Safiya et de nombreux autres membres de cette famille.