Le permis à points plane comme une véritable épée de Damoclès sur l’emploi de nombre de Français et ce, quel que soit leur statut. Il entraîne une colère sourde, qui s’exprime parfois de manière étonnante…
Les usagés de la D673 n’en reviennent toujours pas : ce matin, le tronçon de route entre Dampierre et Saint-Vit (Doubs), soit 2,5 km, a été embouteillé comme peut l’être le périphérique parisien aux heures de pointe. En effet, un artisan était parti travailler avec son âne et sa charrette, qui portait un panneau explicatif du désagrément :
« J’ai plus de points, donc plus de permis, mais je dois aller travailler, désolé pour le dérangement. »
Un permis à points qui a de plus en plus de mal à passer et qui sert un très lucratif racket d’État. Récemment étendu aux artisans pêcheurs (le 24 janvier 2014), le permis à point avait entraîné la colère du syndicat des petits métiers du Languedoc-Roussillon (SPMLR) et des Associations de défense des artisans marins pêcheurs (ADAMP) du Morbihan et de Charente-Maritime, qui avaient écrit à Jean-Marc Ayrault à la fin du mois de mars dernier. En effet, un bateau peut désormais être arrêté à quai 2 mois lorsque le compteur du permis dépasse 18 points (à l’inverse de celui des automobilistes, le permis des pêcheurs gagne des points à chaque « infraction »), la licence de pêche définitivement suspendue à 90 points.
Le permis à points s’inscrit clairement dans une volonté politique de harcèlement des travailleurs, puisque les pêcheurs non-commerciaux, c’est-à-dire ceux qui exercent la pêche comme activité de loisir, ne sont pas soumis à ce régime.