Le Parlement a donné son aval jeudi à une motion critiquée par les prokurdes.
Le parlement turc a approuvé jeudi à une très large majorité une motion autorisant l’intervention de l’armée turque en Syrie et en Irak, permettant à la Turquie de rejoindre la coalition internationale formée contre l’État islamique. Le texte permet à Ankara, s’il le juge nécessaire, de déployer des soldats en Syrie et en Irak et d’accueillir sur son sol des troupes étrangères « qui seront utilisées dans un cadre à définir par le gouvernement ».
Mais contrairement aux attentes des pays de la coalition, cette motion ne signifie pas pour autant que la Turquie fera partie des forces de frappe des opérations aériennes et terrestres contre l’État islamique. À la veille du vote, le président Recep Tayyip Erdogan donnait le ton. « Nous sommes prêts à toute sorte de collaboration pour combattre le terrorisme. Mais tout le monde doit savoir que la Turquie ne se laissera pas utiliser dans des recherches de solutions temporaires », affirmait-il. Avant le vote, il avait fait savoir deux conditions qu’il considère « indispensables » : l’établissement d’une « zone de sécurité » et d’une zone d’exclusion aérienne au nord de la Syrie. Car pour Ankara, les priorités sont avant tout la chute de régime de Bachar el-Assad et éviter une éventuelle autonomie du Kurdistan syrien, contrôlée par le YPG, branche syrienne du PKK.