Le Parlement chypriote a refusé mardi soir le plan de sauvetage de l’UE et du FMI qui a provoqué un tollé dans l’île. Dans le détail, 36 parlementaires sur 56 s’y sont opposés après des débats violents. Dix-neuf se sont abstenus. Quant au ministre chypriote des Finances, il n’entend pas démissionner.
Le ministre des Finances Michael Sarris a en effet démenti avoir démissionné mardi, alors qu’il se trouvait à Moscou. Dans un message textuel à l’agence Reuters, il a déclaré qu’il n’y avait "rien de vrai" dans les rumeurs annonçant sa démission.
Le Parlement chypriote a de son côté passé une partie de la journée à examiner le plan de sauvetage de l’Union européenne et du FMI qui a provoqué un tollé dans l’île et en Russie car il comprend une taxe sans précédent sur les dépôts bancaires.
Le projet a finalement été rejeté, le parti au pouvoir ayant dit qu’il s’abstiendrait, comme d’autres partis. Le président du Parlement a donné le ton en début de séance en exhortant les députés à voter contre le "chantage" du plan de sauvetage. "Cette décision n’est rien qu’une razzia sur les fonds bancaires", a déclaré Yiannakis Omirou du parti socialiste Edek.
"C’est comme faire une chute de 10 000 mètres sans parachute, le seul but de cette décision est de détruire l’économie chypriote mais nous disons non", a indiqué le député des Verts George Perdikes.
Royal Air Force à la rescousse
Le Royaume-Uni a pour sa part envoyé un avion militaire à Chypre avec un million d’euros (1,22 million de francs) en liquide pour venir en aide aux militaires stationnés sur l’île au bord de la faillite, a annoncé le Ministère britannique de la défense.
Cette décision a été prise "par mesure de précaution" au cas où les banques à Chypre cesseraient de distribuer de l’argent, a précisé un porte-parole du ministère.
Environ 3 000 militaires britanniques sont basés à Chypre, ancienne colonie et point stratégique en Méditerranée.