Autrefois, il y avait la « peur du gendarme », qui pouvait faire réfléchir avant de commettre un délit. De nos jours, l’on peut se demander si cet effet dissuasif fonctionne encore au vu des statistiques données par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) dans son dernier rapport concernant les faits constatés en 2013.
Ainsi, le document avance que, l’an passé, la Gendarmerie nationale « a enregistré un total de 3 654 atteintes commises à l’encontre de son personnel ou de ses biens » et que les « agressions physiques » sur ses militaires ont représenté « 2 320 faits », ce qui correspond à une hausse de 16,9% par rapport à 2012.
Et d’ajouter : « Ce sont ainsi près de 5 109 personnels qui ont été victimes d’atteintes, soit près de 29,6% de plus plus que l’année précédente ». En outre, souligne le rapport, « sur la période 2008-2013, sachant que 3315 personnels ont été agressés en 2008, le volume de militaires de la gendarmerie victimes a augmenté de 54,1% ».
Les plus touchés sont les sous-officiers (79% des cas). L’ONDRP précise cependant que si les « officiers apparaissent moins souvent victimes » (111 ont subi une atteinte en 2013), ils « présentent la plus forte évolution sur deux ans (+70,8%) ». Enfin, les « agressions visant les réservistes ont, elles aussi, connu une augmentation de l’ordre de 12,5 % entre 2013 et 2012, avec 90 faits constatés », indique le document.
Si aucun décès n’a été déploré dans les rangs de la Gendarmerie (3 l’avaient été en 2012), le rapport compte 1 706 blessés contre 1 342 un an plus tôt, soit une hausse de 27,1%. Dans le détail, 2 268 faits d’agressions physiques ont été constatés sur des gendarmes alors qu’ils étaient dans l’exercice de leurs fonctions (+16,4%). Les atteintes subies par les militaires alors qu’ils n’étaient pas en service ont augmenté de 40,5% (52 cas). Ces faits sont comptés étant donné que les agresseurs connaissaient leur qualité de membres des forces de l’ordre.
Pour 64% des cas, ces agressions physiques sont commises lors d’interventions visant à faire cesser un trouble à l’ordre public (rixe, dispute familiale, différend de voisinage, forcenés, personnes ivres). Et 16,6% des atteintes concernent les missions de police de la route. Alors que les gendarmes mobiles ont été particulièrement sollicités (notamment à Notre-Dame-des-Landes), 0,9% des agressions ont eu lieu lors d’opérations de maintien de l’ordre.
Dans 629 cas, une arme « par destination » a été utilisée contre les gendarmes (+5%). « En 2013, comme pour les années qui précèdent, c’est le véhicule, utilisé comme moyen de percussion, qui est le plus utilisé par les agresseurs (44,2% des faits). Viennent ensuite les atteintes avec projectiles, de quelque nature qu’ils soient, présents dans 117 agressions et qui représentaient 18,6% des atteintes avec ce type d’arme », souligne le rapport de l’ONDRP.
Quant aux armes à feu, il en a été fait usage contre les gendarmes dans 8,6% des cas. Enfin, 86 agressions contre les militaire commises avec une arme blanche ont été constatées.
Quant aux atteintes aux biens de la Gendarmerie, leur nombre est également en hausse de 21,1%. Et c’est une tendance qui n’est pas récente puisque l’ONDRP souligne que sa progression en volume sur la période 2008-2013 « a atteint près de 70% ».