Egalité et Réconciliation
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Le leader de la gauche de la gauche allemande touche-t-il un trop gros revenu ?

Peut-on diriger un parti dont l’étendard est la cause des pauvres et cumuler trois salaires de 13.000 euros par mois ? La question, qui vise le chef de la gauche radicale Die Linke, agite l’Allemagne.

« Il encaisse 13.000 euros par mois, roule en Porsche et peste quand même contre les riches », tance ainsi le magazine Focus, d’autres médias ironisant sur le « cher camarade » Klaus Ernst.

Ancien membre du parti social-démocrate SPD, M. Ernst, 55 ans, a pris en mai la co-présidence du parti Die Linke créé en 2007 par un autre transfuge du SPD, Oskar Lafontaine.

Die Linke rassemble des néocommunistes, des déçus de la social-démocratie et de nombreux syndicalistes.

Mais l’éthique du Bavarois Ernst, qui continue à travailler également pour le syndicat IG Metall, est aujourd’hui mise en cause par la presse de tout bord après la révélation de ses gains mensuels, exactement 13.081 euros brut.

La somme, détaillée par la presse, comprend 7.668 euros de revenus de député du Bundestag, ainsi que 1.913 euros versés par Die Linke pour activités au sein du groupe parlementaire et 3.500 euros en tant que co-président du parti.

L’intéressé, dont le parti veut taxer les riches pour soulager les pauvres et introduire un salaire minimum partout en Allemagne, estime n’avoir « vraiment rien à se reprocher ».

Mais certains militants et sympathisants de Die Linke ne digèrent pas l’information. Le quotidien de gauche Frankfurter Rundschau répercute de nombreux courriels fustigeant les revenus « scandaleux » et « indécents » d’un « gaucho de luxe » qui n’a « plus les pieds sur terre ».

D’autant que l’autre co-présidente de Die Linke, Gesine Lötzsch, a elle renoncé à toucher un salaire du parti. Et que le parquet de Berlin enquête déjà sur Klaus Ernst en raison de notes de frais suspectes facturées au Bundestag entre 2007 et 2009 pour des billets d’avion.