Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a présenté le nouveau programme économique de son gouvernement pour 2015-2020 à la Verkhovna Rada, le parlement du pays. Les législateurs ont adopté le programme le jour même.
Le programme propose de mettre en œuvre des politiques d’austérité extrêmes dictées par le Fonds monétaire international (FMI) et autres créanciers internationaux. Dans ses remarques devant le Parlement, Iatseniouk a affirmé :
« Personne ne nous aidera gratuitement. Afin d’obtenir de l’aide, nous devons effectuer les mêmes réformes difficiles dont nous avons parlé pendant les élections. »
Selon le Premier ministre, l’Ukraine a reçu en 2014 « un total de 9 milliards de dollars en aide financière du FMI, de la Banque mondiale et autres institutions financières, mais dans l’ensemble a dépensé 14 milliards de dollars pour le service de ses dettes. Nous aurons besoin de plus de 15 milliards de dollars l’an prochain », a-t-il souligné. Dans le programme récemment dévoilé, « la débureaucratisation, la décentralisation, la déréglementation et la responsabilisation » sont déclarées comme les principes directeurs de la politique de l’État. Les objectifs de cette dernière comprennent le doublement du volume des exportations en 2019, « la privatisation à grande échelle des biens de l’État dans les conditions économiques appropriées », la « démonopolisation de l’économie », la « capitalisation des banques d’État », la « restructuration financière de Naftogaz, l’entreprise d’État de pétrole et de gaz », la restructuration du système judiciaire, la réforme des forces de l’ordre et des efforts pour atteindre « l’indépendance énergétique ».
Globalement, le budget de l’État doit être réduit en deux ans d’une somme équivalente à 10 % du produit intérieur brut du pays. La plupart des compressions seront effectuées dans le secteur dit social. Il s’agit notamment de la mise à pied de 10 % des employés du secteur public du pays et la privatisation partielle des soins de santé et de l’éducation. Le marché des produits pharmaceutiques doit être déréglementé. Ce qui reste des subventions et des contrôles sur les prix du gaz et de l’électricité, les avantages sociaux dits « inefficaces » et les pensions dites « spéciales » doivent être supprimés.