Je bats ma coulpe d’emblée : j’ai envie d’aller voir et écouter de près ceux que le web et les médias qualifient de sulfureux, voire de scandaleux.
Alain Soral entre encore plus que Dieudonné, son ami, dans cette catégorie. Il est globalement détesté mais je doute fort, comme il n’est jamais - ou très rarement - invité par les médias officiels, convenus et convenables, que ses propos et ses écrits soient connus dans le détail ou même vaguement. Je pressens que la haine de Soral est devenue l’élégance, l’ornement humaniste incontournable comme on dit. Il faut absolument contourner cet homme, ce qu’il pense, ce qu’il profère ou ose exprimer, ce qu’il est.
Cette stratégie d’évitement est relevée comme peu efficace par la nouvelle synthèse des préfets qui, constatant qu’il a réuni 800 personnes dans une salle des quartiers nord de Marseille, "s’étonnent de la capacité de rassemblement d’un polémiste comme Alain Soral" (Le Canard enchaîné).
J’ai été moi-même atteint par l’obligation de cette hostilité radicale, qui ne me venait pas de ma connaissance de Soral mais de tout ce que j’avais entendu et lu sur lui. C’était une évidence qu’il était le diable et que, tout naturellement, comme BHL l’a fait, il convenait de s’en éloigner dès qu’il apparaissait. On ne dialogue pas avec la peste, on la fuit !
Pourtant, à la suite de mes multiples interventions au sujet de Dieudonné pour dénoncer l’étouffement administratif et réclamer une action judiciaire plus spontanée, vigilante et réactive, le nom de Soral est naturellement et souvent apparu dans le contexte et ma curiosité, je l’avoue, a été piquée.
Autour de moi, des intelligences critiques en lesquelles j’ai toujours eu confiance m’ont recommandé sinon de le lire du moins de cesser de me nourrir de la rumeur négative de la meute pour m’attacher un peu plus à lui-même.
C’est ainsi que j’ai parcouru une longue relation à la fois intellectuelle et politique le concernant dans la revue "Faits et documents" du 24 décembre 2013.
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