Si les crédits affectés au ministère de la Défense seront moins élevés qu’annoncés après deux coups de rabots successifs d’un total de 267 millions d’euros sur les 480 millions de hausse initialement prévus, les budgets de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) ne devraient pas être soumis à la cure de rigueur.
Ainsi, selon un document du Sénat, les autorisations d’engagement pour la DGSE au titre de l’année 2012 s’élèveront à 592,8 millions d’euros, soit une hausse de 9,11% par rapport à l’année précédentes. Quant à ses crédits de paiements, il affichent une hausse de 3,54% pour s’établir à 578,5 millions d’euros.
A ces sommes s’ajoutent les crédits provenant des fonds spéciaux destinés au financement d’actions liées la sécurité extérieure et de l’Etat, inscrits dans la mission « Direction de l’action du gouvernement » et dont la DGSE est la principale bénéficiaire. Pour 2012, il est prévu d’y affecter 53,9 millions d’euros.
Cette hausse des moyens de la DGSE prend en compte la progression de sa masse salariale de +6,6%, à 367,5 millions d’euros, due « à la fois l’augmentation des effectifs, concentrée sur des personnels qualifiés, les améliorations statutaires et la budgétisation des indemnités de résidence à l’étranger, auparavant partiellement imputées sur les fonds spéciaux ». Au total, ce service comptera 4.898 emplois équicalents temps plein en 2012 (contre 4.759 l’année passée).
Ses dépenses de fonctionnement affichent également une forte hausse de +23% en autorisations d’engagement, en passant de 60,9 à 75,1 millions d’euros , et de +22% en crédits de paiement (74,69 millions contre 60,9 millions en 2011).
Comme les autres services du ministère de la Défense, la DGSE doit faire des économies sur son budget de fonctionnement. Aussi, cette hausse s’explique par l’augmentation de sa masse salariale (recrutement, formation, équipements, entretien des locaux).
Le budget dédié aux investissements de la DGSE augmentera de 8,9% en autorisations d’engagement (150,2 millions) mais baissera de 11% en crédits de paiement (136,35 millions contre 153,2 en 2011). « Ces dotations visent d’une part à permettre l’acquisition de matériels opérationnels dédiés au traitement et à l’exploitation du renseignement obtenu, ainsi qu’au soutien, au support et à la logistique des opérations et, d’autre part, à la construction, la modernisation et l’adaptation des locaux abritant les matériels techniques de recueil et de traitement de l’information » peut-on lire dans l’avis du Sénat.
Pour la DPSD, la tendance est identique à celle constatée pour la DGSE, avec une hausse de 3,72%, par rapport à 2011, des autorisations d’engagement, ce qui porte ces dernières à 97,4 millions d’euros. Les crédits de paiement vont passer de 93 à 97,3 millions d’euros, ce qui traduit une augmentation de 4,62%. Cela étant, elle perdra 35 postes en 2012 (essentiellement des sous-officiers), sans pour autant que sa masse salariale diminue. Cela s’explique par le recrutements d’officiers et de personnels de catégorie A, hautement qualifiés et spécialisés.
En revanche, il est plus compliqué de connaître le budget affecté à la Direction du Renseignement Militaire (DRM), noyé dans celui du programme 178 « Préparation et emploi des forces ». L’on apprend seulement en consultant un compte-rendu de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, publié le 24 octobre, que ses effectifs devraient progresser de 80 personnels entre 2012 et 2013, une « augmentation qui devra être validée par la prochaine loi de finances », précise le document, et que ses crédits de fonctionnement sont « en légère baisse ».