Dans les années 1930, la marine américaine avait mis en service deux dirigeables rigides remplis d’hélium – l’USS Macon et l’USS Akron – qui avaient la particularité d’emporter chacun deux avions Curtiss F9C Sparrowhawk.
Il était alors possible aussi bien de lancer que de récupérer ces appareils. Seulement, l’expérience tourna court : en avril 1933, suite à un accident, ce programme fut abandonné.
Trente ans plus tard, le Pentagone mena un nouveau projet consistant à faire porter par un avion M-21 (une version du SR-71 Blackbird) un drone supersonique de reconnaissance, le Lockheed D-21. Mais il était impossible de récupérer l’engin après l’avoir lancé. Ce programme, qui fit appel à un bombardier B-52, fut arrêté en 1971.
Pour autant, l’idée d’utiliser un « avion-mère » n’est pas abandonné outre-Atlantique. La Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone, a en effet lancé un appel pour la mise au point éventuelle d’un « porte-drones ». Il s’agirait d’utiliser un avion de transport, comme le C-130 Hercules, comme base volante. C’est à dire que les drones puissent être récupérés à la fin de leur mission.
La Darpa explique que l’objectif est de réduire les risques pour les équipages embarqués en ayant recours à des mini-drones. Seulement, ces derniers manquent de vitesse et d’endurance. D’où l’idée d’utiliser un avions de transport pour « lancer et récupérer plusieurs engins de ce type.
« Une telle approche permettrait d’étendre considérablement la portée des mini-drones, d’améliorer la sécurité globale et de disposer, à moindre coût, de capacités révolutionnaires en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », fait valoir la Darpa.
Pour le moment, ce projet n’est encore qu’une hypothèse de travail… que la Darpa souhaite approfondir afin d’éventuellement la concrétiser dans 4 ans. Car avant, il faut regarder ce qui est possible, ou pas, de faire, notamment en identifiant les technologies nécessaires. D’où une demande d’informations qu’elle a lancée récemment auprès des industriels. Difficulté supplémentaire : il est question de réaliser un porte-drones à partir d’un C-130 Hercules en apportant à ce dernier un « minimum de modifications ».