Sous la houlette du gouvernement, les syndicats jaunes CFDT, CGC et CFTC ont pris la responsabilité de signer avec le MEDEF le pacte de responsabilité.
Ce pacte est une convention expresse conclue entre le Capital et le Travail en laquelle ce dernier accepte de se serrer un peu plus la ceinture sans que le moindre engagement d’investissement ou d’emploi ne soit exigé du premier.
Avec ce pacte “l’Ennemi du monde de la Finance” espère atteindre les objectifs comptables décidés par le monde de la Finance, et gravés dans le marbre constitutionnel par la racaille parlementaire avec le TSCG. D’ores et déjà l’“Ennemi” annonce 50 milliards « d’économies » supplémentaires ( soit 15% du budget de l’État) ! Aucun domaine ne sera épargné.
Les Banques dictent aujourd’hui leur loi d’usure au Vieux Continent devenu grâce à la magie bleue étoilée l’Euroland, lande couverte de ruines, terre de friches et tertre de foire, ouverte aux quatre vents de la misère noire. Tout l’effort des hommes doit être soumis au paiement des dividendes de la Dette !
Celle ci atteint maintenant au niveau mondial Cent mille milliards de dollars ! Chiffre astronomique qui devient l’argument universel au nom duquel l’Union européenne exige de la France qu’elle taille à la hache dans les budgets publics, les dépenses de santé, les retraites, les aides sociales.
Le Pacte de Famine signé la semaine dernière n’a pas d’autre origine.
La Dette est devenue d’autant plus abyssale que les remises à flots des coffres des grandes banques avaient exigé la sortie de sommes de plus en plus colossales par des États de plus en plus en faillite.
Jadis le capitalisme était une sorte de « sélection naturelle » des plus « aptes » par les soi-disant lois du marché. Lors des Crises, comme en 1929, on laissait crever les loosers qui se jetaient élégamment du 63ème étage. Aujourd’hui au contraire, les banquiers faillis sont aimablement maintenus en vie, coûte que coûte, sous perfusion des institutions centrales.
Le plus risible c’est d’entendre encore les indigents et autres indignés nommer « libérale » ou mieux « ultra-libérale » une économie que l’on peut sans exagération décrire comme parfaitement étatique et nationalisée dans sa prise en charge collective des dettes et des faillites des circuits financiers, bancaires, boursiers.
Il n’y a donc plus à proprement parler d’économie privée, à part pour soumettre à l’usure de la Dette la société toute entière.
Le Patron des Patrons, M. Gattaz a très explicitement déclaré : « Ce pacte est un enjeu historique … Avec les syndicats, nous avons pris notre destin en main et dressé une feuille de route pour les mois à venir sur le pacte de responsabilité »
Tous les syndicats ?
Pourtant, seules la CFDT, qu’on ne présente plus, la Confédération générale des cadres (CGC), et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) ont signé le Pacte.
Quant aux confédérations CGT, FO, FSU et Solidaires, c’est à dire les ex-staliniens, les crypto-trotskistes et les écolos-gauchistes, elles ont pour le moment refusé de signer au bas du parchemin ce pacte avec le diable patronal, pour ne pas avoir l’air de vendre leur âme prolétaire.
Avoir l’air seulement, car ils ne sauraient, sans perdre leur prestige, donc les cotisations, signer un tel pacte de dupe. Mais au fond ces directions syndicales vont se comporter en flanc-gardes du gouvernement PS, comme ils l’ont clairement fait comprendre en appelant à une manifestation inoffensive pour le 18 mars en réponse au Pacte PS de responsabilité.
C’est ainsi que Lepaon qui fait la roue au sommet de la CGT, a jeté des cris de paon à l’idée insoutenable que cette manifestation du 18 mars serait dirigée strictement contre le pacte. Non, ce « ne sera pas une journée contre le pacte de responsabilité, mais sur les salaires, l’emploi et le financement de la protection sociale » a-t-il déclaré pour rassurer les marchés.
Quant aux marcheurs, leur colère sera noyée dans le magma puant de la contestation sociale apprivoisée. Voilà comment la direction de la CGT cache sa complicité politique active avec la politique antisociale du gouvernement PS.
Ceci dit, « quand même ! » cette impossibilité de signer, après quelques négociations de complaisance, par les dirigeants des principaux syndicats ouvriers traduit le rejet et la haine grandissants de la population.
De ce point de vue la fronde CGT-FO-FSU représente un échec pour “l’Ennemi du monde de la Finance”.
Monsieur Gattaz le comprend très bien d’ailleurs, qui galvanise l’énergie de ’Moi-Président’ face à la fronde : « La France a besoin d’un gouvernement de combat ! » Pas seulement de commis de la Connerie et de la Bassesse, toutes choses largement acquises.
En réponse Monsieur Hollande s’est porté garant, au lendemain des élections municipales, du vote de gré ou de force du pacte de responsabilité au Parlement croupion.
Il sait d’ores et déjà qu’il pourra compter sur l’appui des mêmes dont nous venons de parler, en version politique : Le PC et le Front de Gauche.
« Certains de mes camarades se demandent ce que je fais là ce soir : je suis chez moi ici ! » braillait Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, le 5 mars prenant la parole à Paris dans un meeting de soutien à Anne Hidalgo.
Chez lui, le 5 mars, avec tous les fossoyeurs PS de la France sociale, pendant que son pendant syndical ira le 18 mars jeter des pelletées de terre pour enterrer toute vraie contestation sociale.
Les municipales seront l’occasion de porter un coup droit à ce répugnant pouvoir de l’Argent.
Addenda 17 mars
« À qui fera-t-on croire que notre vote est purement local ? » a tonné hier, le Sénateur Mélenchon. « Il s’agit de voter contre les lois scélérates de François Hollande et ceux qui les ont soutenues » ajouta le "Sauveur Suprême"... de volailles !
Puis, à voix plus basse, il a appelé à voter pour les listes du gouvernement au second tour... Quand même, merde !