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Le 10 avril sur l’agenda de l’armée syrienne et de l’ASL

La lutte contre les bandes salafistes-ASL se poursuit sans répit à travers le pays. Vendredi 6 avril, les violences auraient 35 morts dans le pays, en « majorité des civils« , selon l’OSDH.

De son côté, pour la même journée, l’agence Sana relate l’assaut d’un « repaire » d’insurgés à Daraya (banlieue sud-ouest de Damas) : plusieurs rebelles ont été tués et d’autres arrêtés, et des explosifs du matériel informatique, de communication ainsi que de grosses sommes d’argent et des uniformes militaires ont été saisis ; trois autres rebelles ont été tués à Douma, au nord-est de Damas, suite à une attaque contre un bureau de délivrance des papiers d’identité.

Toujours pour la région de Damas, Sana annonce la reddition de plusieurs « hommes armés » à Rawda, qui se sont engagés à ne plus reprendre les armes et ont désavoué publiquement les sabotages et le actions de leurs ex-camarades : ce n’est pas la première fois que les médias syriens se font l’écho de ces ralliements, dont l’ampleur reste difficile à apprécier.

Plus au nord, dans la grande cité de Hama, naguère un bastion de la contestation islamiste, des accrochages ont opposé insurgés et soldats dans des quartiers de Zahiriya, Massafi et Shrine : là encore des activistes ont été abattus, d’autres capturés, et un important matériel de guerre récupéré ; une cache d’armes a par ailleurs été découverte le même jour à Zahariya, et plusieurs suspects arrêtés.

Toujours à Hama, dans le quartier Tellet Dibazgha, d’autres activistes ont fait exploser plusieurs bombes devant des locaux administratifs, faisant pas mal de dégâts matériels mais apparemment pas de victimes.

Alep « éclaboussée » à son tour

Autre secteur, jusque-là guère habitué aux accrochages et incidents, Alep, dans le nord, a vu l’armée lancer une opération contre des bandes qui s’étaient établies depuis plusieurs jours à Anadane (ou Andan), dans la banlieue nord de la ville : sans donner de bilan humain, Sana laisse entendre que les groupes ont été mis hors d’état de nuire, et qu’un atelier de fabrication d’explosifs a été découvert lors de la traque des activistes.

Ces dernières heures, des informations faisant état d’une attaque rebelle contre l’aérodrome militaire Meng d’Alep, ayant entraîné la capture d’officiers et la destruction d’avions, ont circulé sur la toile. Notre ami Mohamed nous dit que des combats ont effectivement opposé les rebelles, armés de mortiers, aux troupes, dans la campagne nord d’Alep, où est situé l’aérodrome ; les rebelles s’étant repliés dans une zone habitée, les autorités militaires auraient négocié leur départ ; aucun avion n’a été détruit ni aucun officier enlevé.

Toutefois, l’armée a à déplorer la mort, dans le même secteur, du colonel Malek Masoun, en charge de la lutte anti-terroriste locale : le colonel aurait été tué d’une balle dans la tête par un sniper à Houraitan (ou Hraytan, à 4 ou 5 kilomètres au nord du cent-ville de Damas, et à 2 kilomètres à l’est d’Anadane).

Nous parlions d’officiers soi disant enlevés. En revanche, le colonel Zouheir al-Zuhaïri, chef du bureau de recrutement de l’armée de Manbej près d’ Alep, avait été effectivement kidnappé quelque temps plus tôt par un commando de cinq hommes, sur la route Manbej-Alep. Al-Zuhaïri s’était défendu, blessant un de ses agresseurs, avant d’être lui-même blessé à la tête.

L’armée l’a libéré vendredi matin au cours d’un raid, et l’officier a ensuite déclaré à la télévision syrienne que ses ravisseurs avaient voulu lui faire déclarer sa dissidence pour les besoins d’une vidéo de propagande. Le colonel dit avoir été torturé, et qu’il avait compté une cinquantaine d’hommes armés autour de lui. Ses ravisseurs avaient exigé une rançon de 5 millions de livres syriennes.

Cette actualité « militaire » peut sembler d’un niveau inhabituel pour Alep, ville jusque-là seulement touchée, durement il est vrai, par des attentats à la voiture piégée. Mais un coup d’oeil à la carte rappelle que la grande ville du nord est située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière turque, dans cette zone où l’armée repousse méthodiquement, d’Idleb à Alep, les bandes insurgées vers leurs bases arrières turques.

La reprise de contrôle d’Anadane et de Houraitan s’inscrit dans ce cadre stratégique, en même temps bien sûr qu’il s’agit de rassurer les Alépins, longtemps épargnés par les formes violentes de la contestation, mais qui ont pu constater que ces dernières semaines des bandes se sont manifestées dans les environs de la ville.

Le mauvais exemple de Zabadani

Ce samedi matin, l’OSDH fait état d’opérations, pardon de « violents combats« entre armée et insurgés à Latamna (à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Hama), présentée comme tenue par les insurgées et donc attaquée par l’armée. Comme la ville d’al-Kusayr (une douzaine de kilomètres au sud-ouest de Homs) où trois civils auraient péri victimes de bombardements. Comme celle de Zabadani où l’armée pilonnerait les rebelles qui avaient été chassés en février de cette ville, mais qui se sont récemment réinfiltrés, profitant du contexte montagneux et de la proximité du Liban (à moins d’une dizaine de kilomètres).

Profitant apparemment aussi d’un début de retrait des militaires, dans le cadre des dispositions de cessez-le-feu du plan de paix de Kofi Annan, qui prévoit un retrait, autour du 10 avril, des troupes des centres urbains (voir notre article « Retrait tactique de trois villes », mis en ligne le 5 avril). Si cette hypothèse se confirmait, cela laisserait mal augurer de l’avenir du dit cessez-le-feu, auquel l’opposition armée est censée se soumettre 48 heures au plus tard après l’armée régulière : on ne voit pas que le gouvernement syrien pourrait tolérer que les groupes armés mettent systématiquement à profit ce retrait des militaires pour s’infiltrer à nouveau. On ne voit pas, mais l’on verra très vite.

Comme à Rastan, à mi-chemin de Homs et de Hama. Des « combats » à l’intensité naturellement invérifiable, et qui peuvent se militer à des échanges de tirs n’impliquant que de petits groupes et quelques dizaines d’hommes, l’essentiel étant pour l’OSDH et ses très nombreux obligés médiatiques d’entretenir à tout prix, et le plus longtemps possible, la fiction d’une insurrection populaire et générale.

En attendant, la réalité est plutôt que l’armée met les bouchées doubles pour affaiblir au maximum les bandes armées et restaurer l’autorité de l’Etat avant la date du 10 avril, en principe retenue comme arrêt des opérations militaires – côté gouvernement – par le plan Annan.

Les rebelles ayant, eux, intérêt, dans cette même perspective, à s’infiltrer, même symboliquement, dans un maximum d’endroits. L’heure de vérité approche à grands pas, au milieu des échanges de tirs…

 






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2 Commentaires

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  • #131743

    Pourquoi 48h. de plus pour l’opposition armée ?
    çà sent la quenelle sauce impériale.Avant même l’echéance du 10 les médias crient à la violation du cessez le feu par les forces de Bachar.
    Comptons sur la sincérité de la Russie : "Pas touche à la Syrie" pour empècher de nouveaux massacres. Os de mamouth pour les chiens enragés de l’ASL.

     

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    • #132014

      Evidemment que c’est un piège. Les syriens ont compris et ne veulent surtout pas revivre un nouvel Homs !

      - http://www.sana.sy/fra/51/2012/04/0...



      ... les interventions d’Anna [...] donnent l’impression que la Syrie a affirmé à Annan qu’elle retirera ses forces des villes et de leurs alentours le 10 avril, mais cette explication est fausse notamment qu’Annan n’a pas donné jusqu’à présent des garanties écrites sur l’approbation des groupes terroristes armés sur l’arrêt de la violence sous toutes ses formes et la livraison de leurs armes pour imposer l’autorité de l’Etat à toute le territoire, ni des garanties sur l’engagement des gouvernements de Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie à arrêter le financement et l’armement des groupes terroristes.