L’actualité nous réserve des coïncidences qu’on peine à croire involontaires. Le 24 juin 2014, alors qu’à Bayonne l’avocat général requérait une peine de 5 ans avec sursis contre le Dr Bonnemaison, accusé d’avoir tué sept patients en fin de vie, le Conseil d’État condamnait Vincent Lambert à mourir de faim et de soif, au nom de la loi Leonetti et du refus de l’acharnement thérapeutique. Le lendemain Bonnemaison était acquitté.
Bonnemaison, Lambert. Deux décisions des juges français qui affirment le droit de faire mourir des personnes dont on estime qu’elles n’ont plus leur place dans notre société. L’un est acquitté, alors même que les actes lui ayant valu le renvoi devant les assises étaient reconnus et revendiqués. L’autre est condamné à mourir de faim et de soif. Deux décisions qui glacent le sang.
On pourra commenter la série d’articles parus sur le sujet depuis quelques jours ici même autant qu’on voudra, et souvent mal à propos, en se dispensant d’une lecture préalable et attentive. Il faut sans doute rappeler quelques idées simples que nos juges, et au delà d’eux nos concitoyens, semblent avoir perdu de vue.
La première, c’est que la vie humaine est sacrée. « Tu ne tueras pas » n’est pas un précepte religieux mais une règle morale qui s’impose à tous.