Les Russes sont unanimes : leur président Vladimir Poutine fait bien son travail et doit rester à son poste après 2018, selon deux sondages sur sa popularité et celle de sa politique relayés jeudi 26 juin par le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Ces résultats, publiés presque en même temps par deux grands centres sociologiques russes – la fondation Opinion publique (FOM) et le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VtsIOM) – sont-ils synonymes d’une réduction du spectre politique et de l’absence d’une demande d’alternative ?
Les deux tiers des personnes interrogées par la FOM estiment que les actions de Vladimir Poutine en tant que président répondent parfaitement à leurs intérêts. Selon le VTsIOM, 69 % croient en ses bonnes perspectives politiques, sachant que 64 % n’identifie aucun homme politique alternatif, aujourd’hui ou à court terme. Tous les résultats publiés montrent une tendance positive : depuis 2012 la part des Russes approuvant entièrement la politique de Poutine a augmenté de 30 % (passant de 36 % à 66 %, selon la FOM). De cette manière, l’étude marque une réduction significative des mœurs pessimistes au sein de la société, baisse directement liée aux actions du président.
Ces indices font de Vladimir Poutine l’un des hommes politiques les plus populaires du monde dans son pays, à l’heure où la cote de ses homologues occidentaux est en baisse.
Ainsi, seulement 10 à 15 % des Français font confiance à François Hollande et Barack Obama n’a pas non plus été épargné : selon les derniers sondages seulement 40 % des personnes interrogées sont satisfaites par son travail, alors que 54 % le critiquent. Par ailleurs, beaucoup de collègues démocrates désapprouvent les décisions du président. Plusieurs raisons expliquent cette baisse. Certaines d’entre elles concernent l’économie et le secteur social, mais la plus importante est sa politique étrangère inefficace. Pratiquement 60 % des Américains la désapprouvent.
Dans le cas du président russe c’est précisément sa politique étrangère qui a joué en sa faveur. Parmi la liste des actions, des décisions et des déclarations du chef de l’État depuis deux ans, les personnes interrogées ont noté avant tout le rattachement de la Crimée et de Sébastopol (29 %), la politique vis-à-vis de l’Ukraine (7 %), le renforcement de l’autorité de la Russie sur l’arène internationale et la politique étrangère en général (4 %). Les Russes ont également évoqué le succès de la Russie aux JO de Sotchi (5 %), bien que cet événement aujourd’hui ne soit plus aussi pertinent que la situation en Ukraine. Ainsi les succès de la Russie en politique étrangère début 2014 ont fait grimper la cote du président et la mobilisation de divers groupes sociaux autour de lui. Par ailleurs, la société est persuadée que le chef de l’État est loin d’avoir épuisé son potentiel – au contraire, il reste fiable et capable de réagir rapidement et efficacement aux défis politiques.