Le 18 septembre prochain, Manuel Valls présentera très officiellement ses vœux à la communauté juive à l’occasion de Roch Hachana, le nouvel an juif. La cérémonie aura lieu au sein de la grande synagogue de la Victoire à Paris.
Les dates importantes de la liturgie juive font toujours l’objet d’une attention toute particulière de la part de nos ministres et consorts. En ce qui concerne le nouvel an de « l’avant-garde » de la population française, les cérémonies officielles sont généralement suivies d’un rassemblement à la bonne franquette chez les époux Halter [1]. Un très large panel d’hommes et de femmes politiques, représentants démocratiques de notre République laïque, s’y croisent et festoient ensemble.
Il est vrai qu’on retrouve aussi beaucoup de nos élus lors de cérémonies officielles en l’honneur des moments important du calendrier musulman, ce que les divers sites et blogs autoproclamés islamophobes ne manquent pas de rappeler avec aigreur [2].
Mais le fond des discours est pourtant un peu différent. Pour les célébrations de la fête de l’Aïd, on fouette en douceur l’esprit communautaire par quelques mots doux sur les discriminations et la liberté de culte, puis on parle de « l’islam de la paix », cet islam qu’on aime car il ne cède pas à ses « tentations obscures ». On sourit paternellement, on félicite.
De l’autre coté, du dîner du CRIF [3] à la célébration de Yom Kippour [4], pas de moralisme sur la laïcité républicaine (pourquoi en faudrait-il ?) pas de distinction entre des bons et des mauvais (voila qui serait fort inapproprié !). Quelques grandes phrases sur l’Histoire, un peu de géopolitique, et bien sûr une détermination affichée à poursuivre la grande priorité nationale : la lutte contre l’antisémitisme !