Sa seigneurie Lagarde-des-Coffres-Forts est pressentie pour succéder au Strouss-Kul domestique à l’Hôtel Central du Libre-échange.
Ce qui n’est pas rien, si l’on en croit l’immense penseur « Humain » [1] , Jacques Attali : « À l’été 2012, quel que soit l’élu, c’est le FMI qui sera au pouvoir en France. »
Nous savons cela, mais si l’élu n’était pas un Élu ?
Après le dernier G 20 du 23 mai, le ministre néerlandais, Jan Kee de Jager, a affirmé que Madame lagarde serait « la meilleure candidate » à ce poste très envié de direction de l’infâme FMI affameur.
Lors du plus intime et plus rétréci point G de Deauville, [2] le 8, qui se tiendra demain, en présence de son altesse Obama, les appâts de la douairière seront sûrement soupesés et tâtés, n’en doutons pas.
Aussitôt annoncée cette candidature, le député strausskahnien Manuel Valls a séché ses larmes [3], pour venir opportunément montrer : « l’épée de Damoclès » de l’affaire Tapie qui plane au dessus du crâne chenu, blanchi sous les harnais Hermès, de madame Lagarde à michards. [4]
L’avocate a roulé ses gros yeux exorbités de génisse innocente devant ce jet belliqueux de testotéronne [5] et a excipé de son saint, ineffable et tout dévot respect pour la « Légalité. »
Parce que la légalité en France c’est désormais de défendre les intérêts particuliers d’un combinard contre l’État, au détriment de la Chose Publique !
En 2008, cette ministresse de l’Afrançe, et qui faisait ses discours au Sénat en Anglais, a appuyé de son autorité, a légitimé, la formation d’un pseudo tribunal « arbitral », composé de trois augustes vieillards aussi gâteux que véreux, qui ont accordé près de 400 millions d’euros au truand Tapie dans l’ombre, au titre de cette affaire qui pue des pieds : Adidas.
Qu’est ce que c’était que ce « tribunal arbitral » ? Certainement pas une juridiction officielle mais une instance privative conçue par Lagarde, et le Tapie lui-même.
Un trio de vieillards cacochymes et séniles qui cumulent plusieurs siècles à eux trois :
Le Mazeaud Pierre, ancien président du Conseil constitutionnel .
l’avocat Jean-Denis Bredin, gredin gardien de La Mémoire, qui a fait sa carrière d’écrivassier en fustigeant les français ontologiquement coupables, depuis l’Affaire (pas Tapie mais Dreyfus !) ;
et, last, not least, [6] feu le président de cour d’appel Pierre Estoup, à l’estoupaga ressuscité d’entre les morts, qu’on était allé déterrer au cimetière pour le faire siéger convenablement momifié.
Or donc :
Premièrement, ce « tribunal » privatif a statué sur le versement de 285 millions d’euros à Tapie : 240 millions d’indemnité, plus 45 millions de dommages et intérêts. Voilà pour le montant officiel.
Deuxièmement, le même « tribunal » privé a ajouté les intérêts qu’aurait rapportés l’indemnité si elle avait été placée depuis le début des hostilités judiciaires, en 1994, soit 111 millions d’euros !
Au total, l’ex-patron de l’OM reçut une somme de 396 millions.
C’est une escroquerie gigantesque !
En outre, ce « verdict » insolent, inique, prenait froidement le contre-pied de la décision d’octobre 2006 de la Cour de Cassation. Celle-ci avait en effet conclu, en assemblée plénière, que Tapie n’avait droit à aucun dédommagement !
Quelle honte ! Quel mépris de ploutocrates repus pour les honnêtes gens, quel avachissement devant le parasitisme financier le plus interlope !
Cette sentence ne devait, en théorie, ne pas être rendue publique. Et pourtant elle avait filtré, surtout sur Internet, très peu dans le Gros Médiat, complice.
Le contribuable devra donc se saigner pour engraisser davantage cet abject parvenu, ce Tapie de sol tâché d’argent facile et de vulgarité.
Même François Bayrou, le pastou d’Aquitaine avait aboyé à l’époque contre ce véritable scandale d’Etat : « À l’encontre de toutes les règles qui veulent que l’Etat ne puisse s’en remettre qu’à des décisions de justice, on a mis en place un dispositif qui va permettre à Tapie de toucher des centaines de millions d’euros sur le dos des contribuables. »
Aujourd’hui, le procureur général près la Cour de cassation a saisi la Cour de justice de la République sur cette malpropreté indigne : LA ministre Lagarde « a pris des mesures destinées à faire échec à la loi », écrit le procureur. Elle « a constamment exercé ses pouvoirs ministériels pour aboutir à la solution favorable à Bernard Tapie ». [7]
Pour cette servile besogne kleptocratique, les trois gérontes apoplectiques ont palpés, chacun, un tribut fantastique : plus d’un million d’euros !
Félix Niesche