Le documentaire Dépression, une épidémie mondiale ?, réalisé par Michèle Dominici et diffusé sur Arte en 2015, évoque la propagation planétaire de la dépression. Au Japon, en Allemagne et ailleurs, ce mal-être radical y est d’abord assimilé à une maladie, qu’on attrape et qu’on vit comme une malédiction – un cancer de l’esprit, en quelque sorte. Mais le documentaire ne devient intéressant que dans son dernier tiers, lorsqu’il aborde (brièvement) des considérations morales et politiques, donnant la parole à des chercheurs refusant la psychologisation du problème. Le refus, conscient ou intuitif, d’accepter le monde tel qu’il est – laid, mensonger, immoral, lieu de toutes les manipulations – et de s’y soumettre est en effet une source majeure de dépression. C’est aussi, d’ailleurs, la clef de la solution : après le constat vient l’action, et agir pour changer un monde qui ne nous convient pas permet de surmonter un mal-être qu’on croyait insondable, d’autant plus si cette action s’incarne dans un collectif.
Le documentaire diffusé sur Arte :
Alain Soral sur la dépression :