C’est sans doute les douze jours les plus dangereux que le monde ait jamais vécus : douze jours d’octobre 1962, restés dans l’Histoire comme la crise des missiles de Cuba, où l’on est passé tout près de la guerre nucléaire.
Alors, pour commencer, quelques observations. Il faut d’abord se féliciter qu’en dépit des surenchères et des vociférations des va-t-en-guerre le sang-froid l’ait emporté de part et d’autre chez les deux Super-Grands. Ensuite, il faut constater, un demi-siècle plus tard, que de nombreux aspects de cette crise demeurent obscurs. En particulier, l’action des services secrets.
Enfin, il faut remarquer qu’au cours de cette crise, au moins à deux reprises, se sont produits des événements fortuits échappant au contrôle des dirigeants et des états-majors. Des incidents tellement graves qu’ils ont failli provoquer le pire. Et donc l’ultime déflagration.
Monsieur X revient sur l’histoire de cette crise que l’on a, un peu trop simplement ou naïvement, résumée à un duel psychologique entre deux hommes, les deux « K », Khrouchtchev et Kennedy !
Auparavant, je vous propose cet extrait éclairant d’une interview de Robert McNamara, qui était le secrétaire à la Défense de John Fitzgerald Kennedy au moment de la crise :
"Il y a eu beaucoup trop de foutue peur dans cette crise des missiles… Il n’y a aucun doute que la crise a été résolue à cause de la peur des retombées négatives dans le cas où on poussait le bouchon trop loin. Lisez Khrouchtchev. Il était terrifié. Lisez le livre de Bobby Kennedy. Le Président aussi était terrifié. Et l’ensemble de cette maudite crise a commencé parce que les Soviets étaient terrifiés… Vous voyez : du début à la fin, la peur a dominé !"
Partie 1 : le monde au bord de la troisième guerre mondiale
Partie 2 : L’espion Penkovsky