Parmi tous les mythes modernes, il y en a un qui s’est glissé jusque dans notre assiette : celui de la pyramide alimentaire, et des recommandations fumeuses qui en découlent. Malgré les soi-disant « progrès » de la médecine, les maladies dites du progrès (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, Alzheimer…) explosent partout. Et pas qu’aux États-Unis. Là-bas, tant de gens sont métaboliquement déglingués (traduction : trop de gros), que la réponse est rapide et violente : retour de l’alimentation cétogène dans les hôpitaux (notamment pour les épilepsies, cancers, et obésité morbide), nomination de RFK Jr. à la Santé, ambiance « on reprend le contrôle ».
Et la France dans tout ça ? On continue à bouffer comme si de rien n’était, à croire que les céréales du matin et la baguette sont le pinacle de l’évolution humaine.
Retour à l’aube de l’humanité
Petit rappel anthropologique : pendant 99,9 % de notre existence (c’est-à-dire depuis huit millions d’années que nos ancêtres pré-humains et humains évoluent), les repas ne ressemblaient pas du tout à celui des petits Français bien sages de 2025. À l’époque, c’était carcasses, tubercules, baies acides et éventuellement du miel si un fou grimpait dans un arbre au péril de sa vie. Par exemple, le matin, au p’tit déj, pas de lait UHT, pas de corn flakes ni de Miel Pops, pas de glucose- fructose.
Et la baguette dans tout ça ?
Produit phare, fierté nationale, totem sacré du repas français. On l’entend déjà : « Mais le pain c’est ancestral, donc c’est sain ! » Pas si vite, l’ami.
Premièrement, l’agriculture ne représente qu’une fraction minuscule de notre évolution (10 000 ans vs 8 millions d’années). Deuxièmement, le pain d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec le pain d’antan. Nous sommes passés d’un pain au levain, fait avec des blés anciens (épeautre, amidonnier, engrain), à une baguette blanche, gonflée, molle, hyper raffinée, bourrée de pesticides, de résidus métalliques et d’additifs dont personne ne peut prononcer le nom. Bref : un aliment pas du tout « ancestral ».
Question subsidiaire : pourquoi il n’y a pas la liste des ingrédients du pain en boulangerie ? Pas d’étiquette, pas de scandale ?
La baguette, ce sucre déguisé
Une baguette classique, c’est environ 70 g de glucides, soit l’équivalent en sucre de quatre à cinq canettes de Coca-Cola (33 cl).
Oui, les types de sucres varient, mais l’effet glycémique est similaire, voire pire côté baguette :
• Index glycémique du Coca : 65
• Index glycémique de la baguette : entre 85 et 95
La charge glycémique de la baguette explose tous les compteurs !
Et ça, pour beaucoup de Français, c’est tous les jours ; matin, midi, soir, et parfois même au « quatre-heures ». Quelles conséquences métaboliques d’une consommation de pain blanc régulière ?
Résultat attendu : pic de sucre → pic d’insuline → fringale → re-sucre → fatigue → inflammation chronique → pré-diabète → diabète → jackpot (pour Big Pharma).
Alors, on fait quoi ?
Si vous êtes accro au pain, passez au pain au levain : fermentation plus lente, meilleure digestibilité, moindre impact glycémique. Et choisissez une farine bio, moulue sur meule de pierre, à base de blés anciens (épeautre, khorasan, etc.) : plus de nutriments, moins de polluants. Certains devront probablement faire plus de 100 km pour trouver un tel pain (réellement « ancestral » pour le coup).
Mais surtout : variez votre alimentation, votre corps mérite mieux que de la colle blanche industrielle à chaque repas.