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La France et le Sénégal signent un accord de défense « rénové »

A l’occasion d’un discours prononcé en Afrique du Sud, en février 2008, le président Sarkozy avait annoncé que les 8 accords de défense liant la France à ses anciennes colonies africaines allaient être revus afin de les débarrasser de leurs clauses secrètes, lesquelles servirent de cadre, par le passé, à des interventions militaires françaises visant à aider un dirigeant africain à se maintenir au pouvoir ou à le déposer en fonction des intérêts de Paris.

Désormais, pour la France, il s’agit de développer des pôles régionaux de coopération militaire, via l’Union africaine. D’où la réduction des effectifs des forces françaises an Afrique. Ainsi, 7 accords ont été renégociés au cours de ces trois dernières années. Tous ont été – ou seront – intégralement publiés.

Après le Togo et le Cameroun en 2009, le Gabon, la Centrafrique, les Comores l’année suivante, puis, récemment, Djibouti et la Côte d’Ivoire, c’est au tour du Sénégal de conclure un nouvel accord de défense avec la France.

Ce texte, attendu depuis longtemps, a été signé ce 18 avril par Nicolas Sarkozy et le nouveau président sénégalais, Macky Sall, à l’occasion de sa première visite en France depuis son élection. En outre, ce dernier ne sera pas venu pour rien puiqu’il a également obtenu un prêt de 130 millions d’euros dans le cadre d’un accord budgétaire.

« Dans le contexte dont j’ai hérité du Sénégal, c’est un gros ballon d’oxygène que vous me donnez, que vous donnez au peuple sénégalais », a déclaré le président Sall, qui a par ailleurs estimé que le nouvel accord de défense « permettra de définir les nouvelles relations militaires entre la France et le Sénégal dans un contexte de démocratisation, de transparence ».

Par ailleurs, le président Sall a évoqué la question du terrorisme dans la région. C’est « une réalité qui touche tous les pays de l’Afrique de l’Ouest » a-t-il affirmé. « Aujourd’hui, le Sénégal est devenu un pays de la ligne de front, d’où la nécessité – et je dis devant le président Sarkozy – de nous renforcer, de renforcer notre coopération en matière d’échanges d’informations sur ces questions de sécurité qui menacent la stabilité » a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que le territoire sénégalais partage une frontière avec le nord du Mali, où des groupes jihadistes se sont établis à la faveur de l’avancée de la rébellion touareg.

Cela étant, la France n’a pas attendu l’établissement d’un nouvel accord pour revoir à la baisse ses effectifs militaires au Sénégal, l’ancien président du pays, Abdoulaye Wade, ayant souhaité récupérer au plus vite les emprises occupées par les forces françaises, et notamment le camp « Bel Air », lequel a été restitué aux autorités sénégalaises en juin 2010.

Pour Paris, il s’agit de conserver au Sénégal un contingent de 300 hommes (sur 1.200 initialement), ainsi que des facilités pour la Marine nationale et l’armée de l’Air. Un an plus tard, les Forces françaises du Cap-Vert (FFCV) sont devenues les « Eléments français du Sénégal » (EFS), dont la mission est d’animer un « Pôle opérationnel de coopération » (POC) au profit des armées des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).