Actuellement, le dispositif de l’opération Chammal, nom donné à la participation française à la coalition emmenée par les États-Unis contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie, repose sur la frégate anti-aérienne Jean Bart et des avions basés à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, dont 9 Rafale, un Atlantique 2, un ravitailleur C-135 FR et un E3F Awacs.
Les missions notamment effectuées par les Rafale (reconnaissance, renseignement et frappes) exclusivement dans la nord de l’Irak durent en moyenne 7 heures. Du coup, il faut compter sur plusieurs ravitaillements en vol. Et cela d’autant plus que la distance à couvrir entre les Émirats et la zone d’intervention est relativement importante. En outre, ce n’est pas le plus économique…
Du coup, une autre solution est à l’étude. « Nous réfléchissons à un déploiement en Jordanie », a ainsi affirmé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), lors de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, ce 13 novembre. Cela permettrait de « réduire les délais de vol entre le décollage et la mission au-dessus de l’Irak », a-t-il ajouté.
Pour autant, rien n’est encore fait. « C’est à l’étude. Cela nécessite un dialogue entre la France et le gouvernement jordanien », a précisé le colonel Jaron. Plusieurs pays européens, membres de la coalition anti-EI, ont déployé leurs avions en Jordanie. C’est notamment le cas des Pays-Bas et de la Belgique.
D’après Reuters, deux sources, l’une militaire, l’autre diplomatique, ont évoqué un possible déploiement de 3 à 6 Mirage 2000D en Jordanie, sans doute avant la fin de ce mois.
« C’est dans notre intérêt d’être aussi proche de l’Irak que possible », a fait valoir un diplomate auprès de l’agence de presse. « Cela nous permettrait d’intervenir plus rapidement et de faire des économies » a-t-il ajouté.
Pour rappel, en 2012, les forces françaises avaient déjà envoyé en Jordanie des éléments du Service de santé des armées (SSA) dans le cadre de l’opération Tamour, destinée à apporter un soutien médicial aux réfugiés syriens. Cette mission est désormais terminée.