Le président chinois Xi Jinping doit lancer cette semaine au Tadjikistan la construction d’un nouveau gazoduc qui permettra à Pékin de renforcer ses approvisionnements en gaz d’Asie centrale, a-t-on appris mardi de source diplomatique tadjike.
Le coup d’envoi est prévu samedi après un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui réunit les ex-républiques d’Asie centrale, la Chine et la Russie, a indiqué le ministère tadjik des Affaires étrangères.
Ce tuyau, dont la mise en exploitation est prévue en 2016, vise à fournir 30 milliards de mètres cubes de gaz du Turkménistan voisin par an à la Chine, renforçant les livraisons existantes via un premier gazoduc lancé en 2009.
La Chine, dont la demande intérieure en énergie est en constante progression, convoite les vastes ressources en pétrole et en gaz d’Asie centrale. Elle cherche aussi à affirmer son influence politique dans une région stratégique dominée pendant des décennies par la Russie.
Moscou ne fournit pas de gaz à Pékin pour l’instant et dix ans de négociations ont été nécessaires pour conclure un accord gazier en mai dernier, pour des livraisons à partir de 2018.
Pour le Tadjikistan, pays le plus pauvre de l’ex-URSS, la construction du tronçon de 400 kilomètres du nouveau gazoduc traversant son territoire représente un investissement de trois milliards de dollars.
L’ex-république soviétique a reçu au total deux milliards de dollars de crédit de Pékin depuis 2006.
Pékin finance en outre la construction d’une centrale électrique à Douchanbé, représentant un investissement de 200 millions de dollars, en échange des droits d’exploitation d’un gisement d’or encore non exploité au Tadjikistan, a indiqué à l’AFP le vice-ministre de l’Energie Poulat Moukhidinov.
Le Tadjikistan dépend pour sa consommation énergétique des approvisionnements en gaz de l’Ouzbékistan voisin, avec qui il entretient des relations tendues.