Depuis l’été 2010, l’agence de notation chinoise, Dagong, s’est mise à noter les dettes souveraines des pays. Elle a ainsi récemment dégradé la note des Etats Unis en novembre, qui sont passés de A+ en novembre dernier, tout comme la France, ou encore la Grande Bretagne, dont la note vient juste d’être abaissée.
Sur les marchés internationaux, personne ne prend vraiment en compte cette agence de notation, explique la Tribune, et ce sont encore les trois grandes agences de notation, Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch, qui dominent le marché. Mais compte tenu de l’importance de la Chine, devenu le premier prêteur mondial, peut-on se permettre de l’ignorer vraiment ?
L’Agence Dagong explique sur son site que sa raison d’être est de permettre à ceux qui veulent bien tenir compte de ses avis, de ne plus être soumis aux avis d’agences anglo-saxonnes jugées partiales, et de renforcer ainsi leur pouvoir de négociation sur les marchés internationaux.
L’Europe a beaucoup souffert des notations de ces grosses agences anglo-saxonnes, dans les crises successives de la Grèce et de l’Irlande, puisque leurs avis ont favorisé des mouvements de panique qui ont précipité ces crises. Les grosses agences sont également accusées d’avoir accordé indument la meilleure note à des produits financiers qui étaient toxiques.
C’est pourquoi l’Union Européenne a émis l’idée de créer sa propre agence. Le gouvernement britannique, défavorable, estime que le motif à l’origine de ce projet en annule la portée, puisque l’agence ainsi créée aura du mal à faire valoir son indépendance politique vis-à-vis de l’Union, et les notes qu’elle émettrait seraient mises en doute par les autres nations.
Mais les grosses agences anglo-saxonnes sont-elles libres elles-mêmes ? Et si oui, notent-elles correctement les Etats Unis, alors qu’ils ont une montagne de dettes ?