La Russie possède désormais plus de réserves d’or internationales que la Chine, écrit vendredi 15 août le quotidien Kommersant (Ndlr : Sous réserve de la véracité des chiffres donnés par les autorités chinoises).
Avec 1 095 tonnes, elle se place aujourd’hui en sixième position du classement international. En réduisant les risques face à d’éventuelles restrictions sur les opérations en dollars et en euros, la Banque centrale de Russie diminue en parallèle la part de ces monnaies dans ses réserves de change, soulignent les experts.
Selon le World Gold Council (WGC), au deuxième trimestre la Russie est montée à la sixième place mondiale en termes de réserves d’or. Fin juin, la quantité d’or dans les réserves nationales a augmenté de 54 tonnes pendant la période comptable pour atteindre 1 094,7 tonnes - une augmentation trimestrielle record depuis fin 2009. Au final, la Russie a dépassé la Chine dont les réserves d’or n’ont pas évolué par rapport au trimestre dernier, soit 1 054,1 tonnes.
La Banque de Russie est l’une des rares banques centrales qui continuent à accroître leurs réserves d’or. Selon le WGC, la Banque du Kazakhstan a augmenté au premier semestre ses placements de 12 tonnes - jusqu’à un total de 155,8 tonnes.
Le Mexique et les Philippines ont également augmenté légèrement leurs réserves d’or : les banques centrales de ces pays en ont respectivement acquis 0,2 et 0,8 tonne. Les banques centrales des pays développés – USA, Italie, France, Espagne – ont maintenu leurs réserves d’or au même niveau. L’Allemagne a vendu au premier semestre 2,9 tonnes, mais la Bundesbank reste deuxième du classement avec 3 380 tonnes derrière les USA.
Grâce à ses propriétés protectrices, l’or est utilisé par les banques centrales de nombreux pays pour diversifier les réserves. Cela améliore la stabilité de la structure des réserves de change.
La nécessité de diversifier les réserves internationales est devenue évidente à la fin du premier trimestre, après la hausse de la tension géopolitique dans les relations entre l’axe UE-USA et la Russie en raison de la situation en Ukraine.
Toutefois, selon les experts interrogés, une banque centrale ne peut pas accumuler l’or dans ses réserves sans limite. Elle ne peut pas tenir une partie significative de ses réserves en or, car ce métal est moins liquide que les actifs libellés en dollars et en euros. Par conséquent, il sera difficile de le vendre rapidement si besoin, sans perte conséquente de sa valeur. D’autant que ces dernières années, le prix de l’or s’est montré très volatil, ce qui pourrait avoir un effet négatif sur l’évaluation du portefeuille global.
Dans ces conditions la Banque centrale peut commencer à chercher des investissements alternatifs. Selon les experts, la majeure partie des réserves russes doit rester dans la monnaie des pays avec lesquels la Russie commerce au niveau international. Au contraire de quoi les échanges internationaux seraient limités à cause de l’absence de liquidité des réserves.
Selon les acteurs du marché, à terme, la banque centrale pourrait augmenter la part des monnaies asiatiques, notamment du yuan et du yen. Ce processus s’accélérera avec l’augmentation des échanges commerciaux avec cette région, ainsi qu’après la levée des restrictions sur le commerce en yuans.
La Chine a déjà initié la procédure de levée des restrictions sur les échanges monétaires, des accords sont également signés avec la Russie pour les échanges en devises nationales et l’utilité économique de détenir des réserves de ces monnaies est en hausse.