Sauf revirement de dernière minute, l’hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce, sans doute le plus connu des Français, devrait fermer ses portes en 2017. L’annonce sera officielle le 15 octobre prochain, date à laquelle d’autres restructurations concernant les armées seront précisées.
Selon Le Monde, le cabinet du ministre de la Défense et la Direction centrale du Service de santé des armées (SSA) ont confirmé, le 10 octobre, la fermeture de l’HIA du Val-de-Grâce à des représentants du syndicat Force ouvrière (FO), majoritaire parmis les personnels civils de l’établissement.
Pourtant, en avril 2013, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait pris la décision de ne fermer aucun des 9 hôpitaux militaires en raison de leur « rôle premier dans l’entretien du lien armée-nation » et de leur « offre de soins souvent unique qu’ils garantissent dans les territoires ».
Plus récemment, le médecin-général des armées (MGA) Jean-Marc Debonne, le directeur du SSA, avait affirmé, à l’occasion de la présentation de la réforme SSA 2020, que « garder les 9 HIA apparaissait comme une nécessité absolue » car « sans eux, nous n’aurions pas pu mener l’opération Serval ». Et d’ajouter : « Ils sont indispensables pour le contrat opérationnel comme pour le soutien des militaires dans les territoires de santé, où ils jouent également un rôle dans la prise en charge des patients locaux ».
Mais finalement, les contraintes budgétaires en auront décidé autrement… En 2015, le ministère de la Défense devra supprimer encore 7 500 postes tout en veillant à ne pas affecter les forces de combat. Et les travaux pour mettre aux normes l’HIA du Val-de-Grâce (380 lits) sont trop coûteux (250 millions d’euros, dont 50 ont déjà été dépensés).
Cependant, la bibliothèque, le musée du SSA ainsi que l’École du Val-de-Grâce (EVDG) devraient être maintenus sur la partie historique du site. Une partie de la direction du SSA pourrait y être installée.
Quant aux personnels (800 miliaires et civils sont affectés à l’hôpital), leur sort reste à préciser. Toutefois, selon le journal du soir, les « personnels militaires, qui représentent la moitié de ses effectifs et sont pour beaucoup contractuels, devraient faire les frais de la restructuration. Les personnels civils, dont les statuts sont variés, seraient en partie seulement transférés dans les deux autres hôpitaux militaires de la région parisienne ». De même que certaines spécialités (neurochirurgie, chirurgie viscérale, traumatologie).
Cela étant, une pétition contre la fermeture de l’hôpital a été lancée par Florence Berthout, Mme le maire du Ve arrondissement de Paris. « Rappelons-le, hôpital militaire de réputation nationale et internationale, le Val-de-Grâce n’en est pas moins un hôpital de proximité », a-t-elle fait valoir dans le texte de sa pétition.
Mais l’HIA du Val-de-Grâce ne sera pas le seul établissement parisien du SSA à faire les frais des mesures de restructurations : l’Institut national des Invalides (INI) pourrait également perdre son unité de soin (80 lits), croit savoir Le Monde. Sa mission se concentrerait ainsi sur l’accueil des grands blessés et malade en fin de vie.
En novembre 2012, lors d’une visite à l’INI, le président Hollande avait pourtant déclaré : « Je viens devant vous comme Chef de l’État, protecteur de cette Institution. Elle n’est pas en danger, mais il est bon que, de l’Ancien Régime jusqu’à la République, des présidents successifs au-delà des alternances et des changements, il y ait cette continuité, ce regard bienveillant du Président à l’égard de l’Institution ».